"De l'or dans les mains", l'association qui veut réintégrer les apprentissages manuels à l'école.

Promouvoir l'intelligence de la main en milieu scolaire, c'est la mission que s'est fixée l'association "De l'or dans les mains". Depuis sa création, en 2021, elle fait intervenir des centaines d'artisans dans des collèges pour sensibiliser les élèves à de nombreux métiers manuels. De la céramique à la plumasserie, en passant par les métiers du bois, ou la boulangerie.

Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
9 collégiens sur 10 ont découvert un métier manuel qu'ils ne connaissaient pas, à l'occasion d'un atelier organisé par l'association "De l'or dans les mains". (ABLEIMAGES / DIGITAL VISION / GETTY IMAGES)
9 collégiens sur 10 ont découvert un métier manuel qu'ils ne connaissaient pas, à l'occasion d'un atelier organisé par l'association "De l'or dans les mains". (ABLEIMAGES / DIGITAL VISION / GETTY IMAGES)

Pierre-Jean Morand dirige une entreprise de menuiserie charpente de 35 salariés. Quand il était au collège, raconte-t-il, tous les élèves avaient des cours de travaux manuels obligatoires. C'était l'occasion de découvrir la dextérité manuelle et les métiers artisanaux, et cela faisait partie intégrante du parcours scolaire. Il regrette qu'au milieu des années 1980 cet enseignement ait été supprimé, au profit de l'apprentissage des seules technologies.

Semer une petite graine

Aujourd'hui, Pierre-Jean Morand a du mal à trouver des jeunes intéressés par son métier. Depuis 4 ans, il cherche à recruter plusieurs menuisiers et charpentiers expérimentés, sans succès. Sollicités par l'association "De l'or dans les mains", lui et certains de ses salariés ont accepté d'aller régulièrement à la rencontre d'élèves de 6e, 5e et 4e d'un collège du Cher, pour les mettre au contact de la matière, dans son cas, le bois.

Pour les élèves de 6e, l'entreprise prépare des petits cubes en bois de 4 cm par 4 cm. Pour les enfants, l'exercice consiste à poncer les arêtes et à casser les angles avec du papier de verre afin d'en faire des dés à jouer. Ils ont aussi fabriqué des mini-sapins de Noël et des nichoirs, qu'ils ramènent ensuite chez eux.

Dans le cahier des charges de l'association, l'exercice doit être en rapport avec le programme scolaire. Par exemple : tracer un angle droit avec le théorème de Pythagore pour les élèves de 4e. L'espoir de Pierre-Jean Morand est de créer une envie, semer une petite graine pour l'orientation future des enfants.

Les artisans sont rétribués, c'est gratuit pour les établissements scolaires

C'est l'association "De l'or dans les mains" qui a su convaincre de généreux mécènes, via des fondations d'entreprises. Elle bénéficie aussi d'un peu d'argent du Pass culture. Désormais, elle dispose d'un budget d'un million d'euros pour rémunérer les artisans et financer le matériel nécessaire aux interventions. Pour les collèges, l'opération est gratuite, ils n'ont rien à débourser.

Depuis le début de l'aventure, plus de 4.000 collégiens dans 6 régions ont bénéficié des programmes de l'association, selon sa fondatrice Gabrielle Légeret. "Près de la moitié d'entre eux n'avait jamais rencontré un artisan, affirme-t-elle, et plus de 9 sur 10 ont découvert un métier qu'ils ne connaissaient pas".

250 collèges sont aujourd'hui sur liste d'attente.

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