Harcèlement et discrimination entre collègues : tout n'est pas permis sur les messageries professionnelles privées
Après les révélations sur la "Ligue du LOL", de nombreuses victimes ont commencé à témoigner des comportements sexistes et discriminatoires au sein de leur rédaction. Cinq journalistes ont été licenciés pour avoir tenu des propos injurieux sur des messageries professionnelles fermées.
Peut-on tout dire dans une messagerie fermée à usage professionnel ? La question se pose après le licenciement de cinq journalistes des sites d'information HuffPost et Vice, qui avaient tenu des propos sexistes, racistes et homophobes sur une messagerie professionnelle en interne. Une affaire révélée dans le sillage de l'affaire de la "Ligue du LOL".
Il y a effectivement deux affaires parallèles et similaires. La première, chronologiquement, s'est déroulée au sein de la rédaction du site Vice. Dans le cadre d'un groupe fermé de la messagerie instantanée de Gmail, une dizaine d'hommes multipliaient les blagues sexistes à l'encontre de leurs collègues femmes.
Deux journalistes, les plus actifs, ont été licenciés. Et puis au HuffPost, c'est dans le cadre d'une boucle de la messagerie professionnelle Slack, dans un groupe privé que les propos injurieux, racistes et sexistes ont été tenus.
La question se pose donc de savoir si on peut tout dire sous le prétexte que les propos ne sont pas publics mais tenus dans le cadre de groupes fermés, où les membres sont invités et uniquement dans le cadre du travail. L'employeur peut-il exploiter ces conversations privées pour licencier des salariés ?
Pour Emilie Méridjen, avocate spécialiste du droit des réseaux sociaux du cabinet SVZ, aucun doute, l'employeur peut utiliser ces propos contre les salariés. "C'est toute la limite de l'ingérence de l'employeur. Là, les propos sont sortis. L'employeur à mon sens peut vraiment licencier pour ça dans la mesure où même si c'est une messagerie privée, compte tenu de la gravité des propos, compte tenu du fait qu'il y a quand même l'essentiel des journalistes qui sont sur ce groupe, ce sont des agissements qu'on ne peut pas tolérer au regard du droit."
Quand les propos sont graves, l'argument "privé" ne tient plus
Plus les propos sont graves, moins on peut s'abriter derrière les murs d'un groupe fermé. Même si ce groupe compte très peu d'utilisateurs. "Il y a déjà eu de la jurisprudence sur des groupes fermés avec très peu d'utilisateurs, raconte l'avocate. Même sur des conversations privées entre deux personnes, et les juridictions avaient validé l'utilisation de ces pièces pour justifier une faute du salarié parce que les propos étaient manifestement excessifs. Donc plus on a d'excès dans les propos, plus on accepte d'accéder à des conversations privées, restreintes, entre des collaborateurs d'une entreprise". L'employeur a le devoir de protéger ses salariés, leur santé mentale et leur santé physique, notamment contre le harcèlement.
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