Intelligence artificielle : "Il y a de la place pour des offres premium, et d’autres plus bas de gamme", selon le dirigeant d’une agence de création sonore
Tout l'été, on interroge des salariés, des indépendants, des chefs d'entreprise sur leur rapport aux Intelligences artificielles génératives. Comment les utilisent-ils, comment modifient-elles leur pratique professionnelle ?Aujourd'hui, Laurent Cochini, directeur général de l'agence "Sixième son".
Laurent Cochini a 39 ans. Ce Marseillais d'origine travaille à Sixième son, une PME d'une quarantaine de salariés, spécialisée dans les identités sonores de marques. Il y est entré en 2008, comme stagiaire, après des études en ethnomusicologie.
Aujourd'hui, il dirige cette agence à l'origine de signatures musicales célèbres, comme celles de la SNCF, d'Aéroports de Paris ou de la Française des Jeux. L'intelligence artificielle générative, dit-il est déjà utilisée au quotidien par les créatifs.
"L'intelligence artificielle va nous aider, par exemple, en tant qu'assistant, à aller scanner ce que vont faire tous les acteurs d'une industrie. Par exemple, quand nous créons la musique du tournoi de tennis de Roland-Garros, je vais pouvoir grâce à l'IA, répertorier les musiques utilisées dans le monde du sport ou par les autres tournois du grand chelem."
Laurent Cochinià franceinfo
"On peut ensuite les écouter, nous faire notre propre opinion, ajoute Laurent Cochini, ce qui est intéressant et ce qui l'est moins. Cela nous fait gagner du temps dans la phase d'étude concurrentielle."
L'agence recourt aussi à l'IA générative pour faire de l'arrangement musical
Cela permet d'ajouter un instrument ou de transposer un morceau dans un autre style, en deux temps trois mouvements. En revanche, l'IA n'est jamais utilisée, pour la création originale.
"Notre travail, c'est de créer de la musique originale, unique, sur mesure. Je dois permettre à mes clients, aux marques, d'avoir une paisible exploitation de cette création. Or, la musique générée à 100% par de l'IA ne permet pas cette paisible exploitation, car elle n'a aucun statut juridique, et qu'elle se nourrit de musiques qui existent déjà."
Laurent Cochini
Laurent Cochini ne doute pas que certains clients puissent être tentés par les nouveaux services d'intelligences artificielles, comme Suno et Udio, qui permettent de générer en quelques clics des morceaux ou des chansons, sans aucune compétence musicale. Mais il n'est pas spécialement inquiet pour l'avenir.
"Vu la dimension quasiment gratuite aujourd'hui de ces logiciels, forcément que certains doivent être tentés. Je pense qu'il y a de la place pour des offres premium et d'autres beaucoup plus bas de gamme."
"J'ai la conviction qu'il y aura toujours des métiers de direction artistique et de créations, des êtres humains qui seront là pour conseiller, pour donner du sens, un style, quelque chose d'unique, et pour conseiller les marques aussi. Je ne crois pas que cela disparaîtra."
Laurent Cochini, directeur général de l'agence Sixième sonà franceinfo
Sa seule certitude finalement, c'est que dans cinq ans, son agence utilisera encore plus l'intelligence artificielle générative. "Pas comme RoboCop, dit-il, qui n'est pas malin. Plutôt comme Iron Man, qui utilise la technologie pour se surpasser."
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