La ménopause reste un tabou, surtout au travail
C'est un passage obligé pour toutes les femmes. Entre 45 et 55 ans, elles entrent en ménopause. Certaines ont peu de symptômes. D'autres vivent un grand chambardement corporel. Au travail, c'est souvent la double peine.
À 52 ans, Anaïs commence tout juste à se sentir un peu mieux. Pour cette enseignante du nord de la France, la ménopause a débuté à 47 ans et, dans son cas, les symptômes ont été violents. Des bouffées de chaleur XXL, parfois démultipliées devant les élèves. Des gouttes de sueur qui perlent sur le visage et sous les vêtements, des insomnies, beaucoup de fatigue, l'impression d'avoir 100 ans au réveil en raison des articulations qui font mal.
À un moment, Anaïs a pensé qu'elle "n'allait plus réussir à travailler". Elle s'est résolue à prendre un traitement hormonal malgré des antécédents de cancer du sein dans sa famille. Un choix cornélien, mais c'était ça ou prendre le risque de décrocher. Au boulot, elle n'en a presque parlé à personne. "J'ai avalé mes hormones en silence, c'est un sentiment de honte, c'est la vieillesse qui te prend, c'est difficile à assumer".
35% des femmes déclarent une gêne très importante au travail
Le vécu d'Anaïs au travail n'est pas un cas isolé. Presque toutes les femmes ménopausées sont concernées. 87%, précisément, déclarent ressentir au moins une gêne au travail et, pour un tiers d'entre elles, cette gêne est qualifiée de très importante.
C'est ce que montre une étude Opinionway réalisé pour le laboratoire Astellas présentée cette semaine. Parmi la dizaine de symptômes décrits par les sondées, les bouffées de chaleur, la fatigue, la sudation ou les troubles du sommeil arrivent en haut de la liste. Pour celles qui en souffrent le plus, les maux de tête, le moral en berne, les douleurs dans les muscles et les articulations arrivent juste derrière.
Le point commun entre toutes ces femmes ménopausées, c'est qu'elles ont globalement du mal à en parler au boulot. C'est difficile, tabou, inapproprié disent 40 à 50% d'entre elles. Quand elles franchissent le pas, les femmes en parlent d'abord à leurs collègues femmes. Un peu à la médecine du travail. Mais les managers et les collègues hommes sont soigneusement tenus à l'écart.
Un quart des femmes ménopausées redoutent d'être pénalisées professionnellement
Les entreprises qui s'intéressent au sujet et qui veulent améliorer la vie professionnelle des femmes ménopausées restent extrêmement rares, même si les choses avancent par ailleurs sur la prise en compte des règles douloureuses et de l'endométriose.
"Le travail reste associé à la performance, révéler qu'on souffre de symptômes parfois invalidants, c'est montrer qu'on est plus fragile pour réaliser certaines tâches" résume Eléonore Quarré, responsable des études société chez Opinonway. Certaines femmes l'ont fortement intériorisé. Un quart d'entre elles pensent que leur état est susceptible de les pénaliser dans leur carrière, d'après le sondage.
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