Le nombre d'arrêts maladie prescrits est resté stable, l'an dernier, dans le privé, sauf chez les moins de 30 ans

42% des salariés du privé se sont vu prescrire au moins un arrêt de travail, l'an dernier. Cette proportion, qui tend à renouer avec le niveau d'avant-covid, est restée identique à celle de 2023. Sauf pour les jeunes dont l'absentéisme pour maladie continue de progresser.

Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
49% des jeunes actifs se sont vu prescrire au moins un arrêt maladie l'an dernier, soit 7 points au-dessus de la moyenne des salariés, selon le baromètre Malakoff Humanis. (HADIS VAHIDI / DIGITAL VISION VECTORS / GETTY IMAGES)
49% des jeunes actifs se sont vu prescrire au moins un arrêt maladie l'an dernier, soit 7 points au-dessus de la moyenne des salariés, selon le baromètre Malakoff Humanis. (HADIS VAHIDI / DIGITAL VISION VECTORS / GETTY IMAGES)

C'est l'un des enseignements du baromètre de l'assureur Malakoff Humanis qui depuis 10 ans scrute l'évolution du nombre d'arrêts maladie prescrits. On précise bien "prescrits", car au bout du compte, plus d'1 arrêt sur 10 est mis à la poubelle et n'est pas pris, souligne Anne Sophie Godon, directrice des services chez Malakoff.

Ce que montre l'étude, c'est que 42% des salariés du privé ont eu un arrêt maladie prescrits l'an dernier, comme en 2023. Mais derrière cette apparente stabilité, la situation des moins de 30 ans continue de se dégrader. 49% d'entre eux sont allés chez le médecin et sont repartis avec un arrêt. C'est 7 points au-dessus de la moyenne. De façon générale, l'absentéisme pour raison de santé progresse plus vite chez les jeunes que chez l'ensemble des salariés.

Les jeunes plus nombreux à être arrêtés pour des troubles psychologiques

Quels sont les motifs ? D'abord la maladie ordinaire : le rhume, la grippe, l'angine. Ensuite, les troubles psychologiques qui ont détrôné les troubles musculosquelettiques depuis 2021 dans les prescriptions. Or les moins de 30 ans sont nettement plus nombreux à être arrêtés pour des raisons psychologiques. Ils étaient 22% l'an dernier, soit 6 points de plus que l'ensemble des salariés.

"Cet écart se creuse régulièrement avec une accélération depuis la crise covid", affirme Anne-Sophie Godon. Par ailleurs, les jeunes salariés sont plus nombreux à demander un arrêt à leur médecin, et parmi ceux qui l'ont fait, plus d'un quart a déclaré que leur état psychologique ne leur permettait pas de travailler.

Intensité du travail et stress

Le premier motif cité par les jeunes concernés, c'est le travail, et tout particulièrement l'exigence au travail. L'entrée dans la vie active, après les études, "peut être vécue comme un choc". 66% déclarent avoir un emploi stressant, c'est 12 points de plus que l'ensemble des salariés. Par ailleurs, 21% évoquent un conflit avec leur entreprise, une proportion en forte augmentation sur les dernières années.

Pour mieux gérer ces situations, les jeunes arrêtés pour des troubles psychologiques expriment des besoins : plus de souplesse et de flexibilité pour organiser le travail, et une plus grande reconnaissance de leurs efforts. C'est vrai pour tous les salariés, mais encore plus pour les jeunes, analyse Anne Sophie Godon.

Le Baromètre Absentéisme Malakoff Humanis, Edition 2025 a été réalisée par Ifop auprès d’un échantillon représentatif composé de 400 dirigeants d’entreprise et 3.000 salariés du secteur privé, du 6 au 30 janvier 2025.

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