Les difficiles conditions de travail dans les centres d’appel dénoncées par la Cour de cassation
Les conditions de travail dans les centres d'appel sont parfois très difficiles. C'est ce que vient encore de rappeler la Cour de cassation, qui vient de reconnaître un système de harcèlement moral mis en place par l'une de ces entreprises.
C'est une affaire qui opposait un salarié, superviseur dans un centre d'appels, à son entreprise. Il a démissionné, pris acte de la rupture de son contrat de travail et saisi le conseil de prud'hommes pour faire reconnaître la rupture aux torts de son employeur, du fait du harcèlement moral dont il a été victime. Lui, mais pas seulement. Ce salarié dénonçait un véritable système à l'encontre de tous les salariés. Un système qui l'avait conduit, comme le rapportent les éditions juridiques Tissot, à commettre une tentative de suicide sur son lieu de travail.
La liste des faits qui sont reprochés est longue, mais on y trouve des écoutes permanentes des salariés pendant leurs appels. Une notation constante par les supérieurs, sans explications. Des convocations à des "briefs" qui s'apparentent à des entretiens disciplinaires. Les salariés en ressortent régulièrement en pleurs. Un chronométrage systématique des pauses et une interdiction de s'absenter pour aller aux toilettes en dehors du temps de pause, ou alors en restant connecté. Des critiques permanentes, injures et menaces de licenciement. Le salarié produit pour prouver tout cela de nombreuses attestations de ses collègues et même des auditions recueillies dans le cadre de plusieurs plaintes pénales.
Harcèlement moral
Il faut revenir à la définition juridique du harcèlement moral. Il s'agit d'agissements répétés qui sont susceptibles d'entraîner une dégradation des conditions de travail, qui peuvent aboutir à une atteinte à ses droits et à sa dignité, à une altération de sa santé physique ou mentale, ou une menace pour son évolution professionnelle.
Pourtant, on a donné tort à ce salarié dans un premier temps. La cour d'appel avait jugé que ces faits étaient trop généraux et n'avaient pas touché le salarié personnellement. La Cour de cassation, qui a le dernier mot, a, elle, reconnu qu'il y avait bien eu du "flicage" et que les salariés en ressentaient de la souffrance au travail. Elle a aussi rappelé, et c'est très important pour tous les salariés, que si la charge de la preuve incombe à la victime du harcèlement moral, il n'est tenu d'apporter que des éléments qui permettent de présumer le harcèlement. En réalité, c'est à l'employeur qu'il revient de prouver qu'il n'y a pas eu harcèlement moral. La charge de la preuve repose bien sur lui.
À regarder
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
-
Les frères Lebrun, du rêve à la réalité
-
Que disent les images de l'incarcération de Nicolas Sarkozy ?
-
Algospeak, le langage secret de TikTok
-
Une Russe de 18 ans en prison après avoir chanté des chants interdits dans la rue
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter