Visite de la Manufacture des Gobelins
Pour ces vacances de février, nous partons découvrir dans la capitale ce haut lieu de l'artisanat français.
42 avenue des Gobelins, 13e arrondissement de la capitale. Le portail immense s’ouvre sur un véritable petit village où sont réunis les ateliers de la Manufacture des Gobelins et du Mobilier national.
Gobelin : un teinturier flamand
"Bienvenue dans l’enclos des Gobelins, un petit village style XVIIe siècle." Comme l'explique la guide, la manufacture doit son nom au teinturier flamand Jean Gobelin, venu s’installer ici au XVe siècle. Il a choisi cet emplacement pour une rivière, la Bièvre, qui coule encore ici même si on ne la voit pas. "Imaginez au XVe siècle, c’était important d’avoir la rivière qui coule à côté, ça permettait de fixer les couleurs. C’est resté comme à l’époque… La Bièvre coule juste en dessous de la rue. Comme dans les petits villages en Seine et Marne, ici c’était la campagne avec des artisans qui travaillent à l’intérieur de l’enclos."
Au XVIIe siècle, le lieu est racheté par le ministre des finances Colbert, qui nomme Charles Le Brun, alors peintre du roi, directeur des Gobelins. Leurs statues ornent les cours principales du village de la manufacture. "Malgré la Révolution et la Commune, on n’a jamais arrêté de produire, ici. Depuis 1870, tout cela fait partie du Mobilier national. On est passé du garde-meuble royal – tout ce qui était propriété du roi – au Mobilier national, à l’État. Les gens qui travaillent ici sont donc des fonctionnaires : tout ce qui est produit l’est pour l’Élysée, Le Louvre, le château de Versailles, etc."
Les techniques du XVIIe siècle
Les techniques de tissage du XVIIe siècle sont encore utilisées. Élément du métier à tisser, la lisse permet de guider les fils de chaîne pour créer le tissage. Les tisseurs s’appellent ainsi les lissiers et les lissières. Ils sont formés pendant quatre ans à l’école de la Manufacture. "Pour réaliser une tapisserie, il faut entre 3 et 10 ans. Ainsi, en 40 ans de carrière, les tisseurs ne peuvent pas voir beaucoup d’ouvrages terminés."
Sous nos yeux les lissières réalisent une tapisserie d’après une peinture de l’artiste contemporaine Fabienne Verdier, qui s’inspire de calligraphies chinoises. Plus loin, sur un autre modèle, elles procèdent à un échantillonnage pour l’essai des couleurs, comme l’explique l'une d'elles, Lola Grandeaud : "On essaye de trouver l’effet crayonné. Cela prend environ deux mois. J’exerce ce métier depuis 9 ans, ça m’a tout de suite plu. C’est comme si on dessinait toute la journée avec de la laine." Une laine importée de Nouvelle-Zélande, mais les couleurs sont réalisées ici dans l’atelier de teinture.
Grâce aux nouvelles générations
D’autres petites mains agiles sont à l’œuvre à la Manufacture de la Savonnerie, un autre bâtiment où sont fabriqués des tapis. Il faut 7kg de laine par cm² pour confectionner un tapis. Pour que le velours ressorte, les lissiers coupent la laine avec des ciseaux japonais recourbés. Ces tapis de luxe sont notamment destinés au palais de l’Élysée et aux ambassades françaises.
"Ce n'est pas évident de travailler ainsi, commente une visiteuse. Ils doivent avoir mal au dos et aux yeux. Mais travailler dans ce genre d’atelier du luxe c’est bien." Une autre participante explique avoir été surprise "par la grandeur de l’enclos et par tous ces jeunes gens qui travaillent ici, c’est rassurant de voir que cet art continue de vivre grâce aux nouvelles générations".
La visite de la Manufacture des Gobelins à Paris est proposée toute l’année par l’agence Entreprise et Découverte, elle dure 1h30 et coûte 17,50 euros.
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