C'etait comment ? Gaza, la vie malgré tout
Le prix Bayeux-Calvados 2016 des correspondants de guerre a lieu jusqu'au 9 octobre. Des photoreporters exposent leur travail et témoignent. Nathalie Bourrus y était.
La vie continue à Gaza. Malgré le manque de sommeil, malgré les maisons détruites, malgré la perte de travail. Ces femmes, ces enfants, ces hommes, respirent. Ils vivent.
C’est ce que veut montrer la photojournaliste belge Virginie Nguyen Hoang, pas encore 30 ans. Jean's tombant, baskets, cheveux remontés à la va-vite… Elle arrive et dit à voix basse : "Ah tiens, ça c’est le livre des commentaires… il y a des gens qui me laissent leur numéro de téléphone !" Puis se marre… un peu, comme une petite fille.
On commence l'exposition de photos en noir et blanc
Elle m’explique, qu’elle a choisi de raconter la vie de quatre familles de la bande de Gaza pour montrer comment elles revivent, après la guerre de 2014. Je regarde les clichés noir et blanc, collés au mur…Sur l'un d'entre eux, je vois un vieil homme dans un immeuble détruit. Une ruine. "Il veut rester, chez lui, me raconte Virginie, il ne veut pas aller dans la nouvelle maison en briques."
Je lui demande : "cette famille a donc pu avoir un nouveau logement ?"
"Oui, me répond-elle, ces gens étaient sur la bonne liste, la liste Qatar. Eux, ils donnent de l’argent".
Moi : "Alors, pourquoi le grand-père est dans sa ruine ?"
Elle : "Il ne veut pas en sortir, il ne veut pas déménager."
On poursuit avec une deuxième famille
Des centenaires… des gens dans une maison.
"Ce n’est pas facile, l’hiver il pleut à l'intérieur, l’été tu crèves de chaud", raconte Virginie. Sa voix est toujours basse. "Il n'y a pas que la misère… Regarde, cet enfant va à l’école. Ces filles vont à l’université."
Moi : "Oui, mais quand même, ce n’est pas une vie normale !"
Elle : "Presque... Il y a une résilience, chez eux : c’est une vie."
Elle est précise. Cette photographe n’aime pas les simplifications.
Troisième famille
"Alors eux, je leur ai couru après… ils ont changé de camps, plusieurs fois. Ils ont aussi changé de numéros de téléphone"
Moi : "Comment les as-tu retrouvés ?"
"Par les voisins, le plus souvent…"
Son acharnement montre que cette photographe est obstinée. Sa voix est toujours basse.
Quatrième et dernière famille
"Ils sont agriculteurs, dit Virginie Nguyen Hoang, ils ont tout perdu : les champs, les serres. Tout. Ils ont loué un petit appartement. Mais le père ne veut pas y aller, il ne supporte pas, alors il a installé une tente, dehors. Il préfère. C’est sa vie. Ah tiens, ça c’est ma photo préférée !"
Une bougie. Un anniversaire. Un petit garçon qui a des cheveux en boucles. Un sourire. Il a un an.
On n'entend plus le bruit des bombes.
Juste, la vie. La vie qui continue.
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