Aux Pays-Bas, un donneur de sperme sommé de ne plus intervenir dans la vie des familles

La justice néerlandaise a jugé un donneur de sperme trop présent, via des vidéos sur internet, dans la vie des familles qu'il a aidées à avoir un enfant.

Article rédigé par Fabien Cazeaux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Jonathan Meijer à la sortie du tribunal de La Hague (Pays-Bas), le 28 janvier 2025 (ROBIN UTRECHT / ANP)
Jonathan Meijer à la sortie du tribunal de La Hague (Pays-Bas), le 28 janvier 2025 (ROBIN UTRECHT / ANP)

C’est l’histoire d’un donneur de sperme qui n’a plus rien d’anonyme. Le Néerlandais Jonathan Meijer, 43 ans, revendique la paternité biologique de 550 enfants. Son histoire a même fait l’objet d’un documentaire sur Netflix, intitulé L’Homme aux mille enfants (chiffre qu’il a contesté devant les tribunaux). Il est au cœur d'un nouvel épisode juridique, cette fois à l’initiative des familles où grandissent ces enfants.

Car Jonathan Meijer ne s’est pas contenté de donner son sperme pendant des années dans des cliniques néerlandaises : il s’est aussi mis à poster des vidéos sur internet, dans lesquelles il se permet de donner des conseils sur l’éducation des enfants. Il recommande de manger de la cervelle de porc crue, il conseille aux femmes de se comporter en épouses traditionnelles, et semble vouloir s’immiscer dans la vie de familles néerlandaises qui ont surtout envie de ne plus rien à voir avec lui. Il est même allé jusqu’à qualifier de "tyranniques" certaines mères d’enfants conçus avec ses gamètes.

Problème : ce "serial donneur" a maintenant acquis une grande notoriété, grâce à Netflix et aux médias du monde entier qui ont multiplié des interviews avec lui. Résultat, selon ses détracteurs : un ego démesuré, bien loin des autres donneurs de sperme dont les familles qui bénéficient d’aide médicale pour avoir des enfants n’entendent généralement plus parler ensuite.

Retrait des vidéos (et arrêt des dons)

Il se voit désormais sommé par la justice de retirer les vidéos en ligne dans lesquelles il s’adresse directement aux enfants ou fait des commentaires désobligeants sur leurs parents, sous peine d’une amende de 10 000 euros par jour, jusqu’à un maximum de 100 000 euros. 

Ce n’est pas la première fois qu’il a affaire à la justice : en 2023, un autre tribunal lui avait imposé d’arrêter de donner son sperme, à cause des risques de consanguinité qu’un trop grand nombre de dons finit par faire courir. Aux Pays-Bas, le nombre maximal par donneur est de 25. Mais, selon la presse néerlandaise, il a contourné la règle en s’adressant à 11 cliniques différentes, et à une banque de sperme au Danemark. Lui assure avoir arrêté les dons depuis 2019, sauf, précise-t-il, pour quelques familles qui avaient déjà eu un enfant conçu avec son sperme, et qui avaient expressément fait la demande de pouvoir recommencer.

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