Candidatures, causes récompensées, choix critiqués... Quatre questions sur le prix Nobel de la Paix
La "semaine des Nobel" commence lundi, avec le prix de médecine. Et culminera vendredi avec le prix Nobel de la Paix.
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Le Nobel de la Paix 2025 sera décerné vendredi 10 octobre. On en parle encore plus en amont cette année car Donald Trump ne cesse de dire qu'il mérite cette distinction. Mais "ils le donneront à un gars qui n'a rien fait du tout", s'insurgeait-il tout récemment devant les généraux américains, actant le fait qu'il ne l'aurait pas. Et il ajoutait que, s'il n'était pas distingué, ce serait une "insulte" pour les Etats-Unis.
1 Qui décerne le prix Nobel de la Paix ?
Un comité composé de cinq personnes désignées par le Parlement norvégien. Ce processus est né en 1901 des volontés testamentaires d'Alfred Nobel, industriel et inventeur de la dynamite. Trois femmes et deux hommes, tous de nationalité norvégienne, composent aujourd'hui ce comité. Ils ont pour la plupart occupé par le passé des fonctions politiques.
Dans son testament, qu'on peut consulter au musée Nobel de Stockholm, le père de la dynamite fixe le cap : ce prix doit récompenser "la personnalité ou la communauté ayant le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées, à la réunion ou à la propagation des progrès pour la paix". Depuis la création du prix en 1901, c'est la lutte pour les droits humains, et notamment contre l'oppression des femmes, qui est la cause la plus représentée.
2 Combien de candidatures cette année ?
Il y en a 338 (244 personnalités et 94 organisations). Des candidatures proposées par des personnes qualifiées pour le faire : chefs d'Etat, ministres, députés, universitaires et même anciens lauréats. Celle de Donald Trump a ainsi été proposée par le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, le Pakistan ou encore le Cambodge, mais a priori après la date limite du 31 janvier.
Vient ensuite le temps de la sélection, avec l'aide d'experts. Au printemps, cinq noms ont été retenus et à cette heure le choix est fait, mais comme chaque année rien n'a filtré.
3 Qu'est-ce que cela change d'avoir un prix Nobel de la Paix ?
Quand il s’agit d'une ONG, cela apporte de la ́notoriété et des fonds. Le prix est doté d'un million d’euros, financé par les intérêts générés par l'héritage d'Alfred Nobel.
Pour les dissidents, ce n'est malheureusement pas la garantie d'échapper à la répression dans leur pays. L'Iranienne Narges Mohammadi, prix Nobel de la Paix 2023, croupit toujours en prison. L’activiste biélorusse Ales Bialiatski a été condamné, un an après son prix, à dix ans de détention.
Quant aux prix Nobel de la Paix qui récompensent un processus, ils ne sont pas toujours suivis d'effet. C'est le cas notamment de celui remis en 1994 à Yasser Arafat, Ytzhak Rabin et Shimon Peres, pour saluer les accords d’Oslo, espoir à l'époque d'une résolution du conflit au Proche-Orient.
4 Le prix Nobel fait-il toujours l'unanimité ?
Le comité Nobel n'échappe pas toujours aux critiques. En 1973, Lé Duc Tho, l'un des négociateurs des accords de paix au Vietnam, refuse son prix estimant que "la paix n'a pas réellement été établie". Henry Kissinger, distingué la même année n'a pas eu les mêmes préventions. Il se fait tout de même représenter lors de la cérémonie par l'ambassadeur américain en Norvège pour éviter les manifestations hostiles et propose même en 1975 de rendre son Nobel, ce qui lui est refusé.
D'autres prix ont été questionné, comme celui remis à Barak Obama en 2009, moins d'un an après son élection à la présidence américaine. Il avait lui-même reconnu que son prix pouvait susciter la controverse, étant au début de ses efforts sur la scène mondiale. Il disait le prendre comme un "appel à l'action".
En 2023 et en 2024, il y a eu des rumeurs selon lesquelles le Nobel de la Paix ne serait pas décerné car il y avait trop de guerres dans le monde, et finalement le Comité Nobel a sélectionné un candidat. Mais il est arrivé qu'il n'y ait personne de désigné, faute d'unanimité au sein du comité. Le dernier cas en date remonte à 1972.
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