Charles III en visite au Canada a défendu la souveraineté du pays face aux menaces de Donald Trump

Le roi d'Angleterre a pris la parole de façon très symbolique, mardi devant le Parlement. Un geste politique fort pour les Canadiens, alors que Donald Trump a réitéré son invitation à faire de son voisin, un 51e État américain.

Article rédigé par Christian Chesnot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le roi Charles III arrivant au Sénat à Ottawa pour l'ouverture officielle du Parlement canadien, le 27 mai 2025. (IAN VOGLER / AVALON / MAXPPP)
Le roi Charles III arrivant au Sénat à Ottawa pour l'ouverture officielle du Parlement canadien, le 27 mai 2025. (IAN VOGLER / AVALON / MAXPPP)

Le roi Charles III est en visite au Canada, une visite sur fond de tension entre le Canada et Donald Trump. Le contexte de cette visite est inédit, voire historique, depuis que le président américain évoque publiquement l'annexion du Canada par les États-Unis, sans parler du matraquage des droits de douane.

Or, d'un point de vue constitutionnel, le roi Charles III est le chef de l'État du Canada, pays membre du Commonwealth. Et, mardi 27 mai, pour bien faire comprendre au locataire de la Maison Blanche que "le pays n'est pas à vendre" - comme l'a dit récemment le Premier ministre Mark Carney dans le bureau ovale - les Canadiens ont assisté à un geste fort.

Ce n'est pas le représentant de la couronne britannique, le gouverneur général, qui a prononcé le discours du Trône pour la réouverture du Parlement, comme le veut la tradition, mais le roi. Le fait que ce soit Charles III, en personne, qui ait lu le texte écrit par le nouveau Premier ministre, est en soi un message symbolique très politique envoyé à Donald Trump. "Aujourd'hui, le Canada affronte un nouveau moment critique, a-t-il prononcé solennellement face au parlement canadien. La démocratie, le pluralisme, l'état de droit, l'autodétermination et la liberté sont des valeurs que les Canadiens chérissent et qu'une nouvelle fois le gouvernement canadien entend protéger". 

Visite prochaine de Donald Trump au Royaume-Uni

Le roi d'Angleterre ne joue aucun rôle politique, mais grâce au protocole, il peut exprimer de façon subtile sa mauvaise humeur à certaines occasions. C'est notamment le cas quand des chefs d'État étrangers sont reçus dans le royaume qui déploie pour eux les fastes de la couronne britannique. Et, selon leur importance, ils peuvent séjourner dans un palais de la famille royale.

Or Donald Trump sera en visite officielle en septembre prochain. Il devait être accueilli au château de Balmoral, proche des deux golfs qu'il possède en Écosse - une première pour un président américain depuis la venue d'Eisenhower en 1959. Mais patatras, changement de protocole, Donald Trump a été rétrogradé de Balmoral à Windsor, la résidence de week-end du roi, à l'ouest de Londres.

Finalement, c'est le couple présidentiel français, Emmanuel et Brigitte Macron, qui sera reçu en grande pompe à Windsor avant Donald Trump, qui est pourtant un admirateur de la famille royale. Visiblement, Charles III n'a pas digéré les menaces américaines contre le Canada et ne cache pas ses penchants pro-européens, comme une "diplomatie des palais" qui ne dit pas son nom.

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