Cocaïne, héroïne, amphétamines... Aux Pays-Bas, les trafiquants de drogue travaillent à domicile

C'est un record dont les Pays-Bas se seraient bien passés : en 2024, la police a démantelé 167 laboratoires de fabrication de drogue. C'est 10% de plus que l’année précédente.

Article rédigé par Fabien Cazeaux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
À Rotterdam en février 2024, une explosion dans un "laboratoire" privé de production de drogue fait trois morts et occasionne d'importants dégâts (ANP MAG / AFP)
À Rotterdam en février 2024, une explosion dans un "laboratoire" privé de production de drogue fait trois morts et occasionne d'importants dégâts (ANP MAG / AFP)

Plus de la moitié des structures démantelées l’an dernier se trouvaient dans des habitations privées. Ce qui inquiète les autorités néerlandaises, ce sont les risques que ces laboratoires installés dans des appartements font courir aux habitants des quartiers concernés. À commencer par les risques d’explosion : les apprentis chimistes qui se lancent dans la fabrication de drogues de synthèse ne maîtrisent pas toujours les réactions qui se produisent entre différents composants. Résultat : trois morts, par exemple, à Rotterdam en février 2024. Des jerricans de produits chimiques avaient été retrouvés sur place par les enquêteurs. "Soyez attentifs aux odeurs chimiques, demande la police à la population néerlandaise, aux fenêtres et aux portes scotchées, ainsi qu’aux personnes suspectes qui circulent dans des camionnettes à des heures inhabituelles".

Décharges sauvages, bombes incendiaires

Il y a aussi des risques environnementaux : ces laboratoires clandestins ne font pas dans le tri sélectif ! La police a recensé l’an dernier 217 décharges sauvages de produits chimiques aux Pays-Bas. Là aussi, c’est un record depuis 2018. Les déchets sont abandonnés en ville, dans des lieux souterrains, ou parfois en rase campagne. La police du Brabant est même tombée sur un cas de fumier, pulvérisé sur un champ d’oignons, contaminé avec des déchets de substances ayant servi à fabriquer de la méthamphétamine.  D’où aussi un problème de santé publique, dans le cas où des oignons ainsi traités auraient ensuite été commercialisés auprès des consommateurs... 

Enfin, plus "classique" : les règlements de comptes et les intimidations. On parle souvent des lieux de trafic, mais ces attaques se produisent aussi, de plus en plus, dans les zones résidentielles ou rurales dans lesquelles s’installent les labos de drogue. Plusieurs centaines d'attaques à la bombe incendiaire ont par exemple été recensés aux Pays-Bas l’année dernière, contre des domiciles ou des commerces liés à la production de drogues de synthèse.

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