Confrontée au désengagement américain en Ukraine, l'Europe lance son vaste plan de réarmement face à la menace russe
Alors que les États-Unis ont suspendu leur aide militaire à l'Ukraine, l'Union Européenne donne son feu vert au plan "réarmer l'Europe" qui vise à mobiliser 800 milliards d'euros pour renforcer les moyens de défense des États membres. Une annonce qui reste à traduire concrètement, sur fond d'intense activité diplomatique.
C'est la réponse de l'Europe à la menace russe et au changement de politique américaine sur l'Ukraine, marqué cette semaine par la suspension brutale de l'aide militaire apportée à Kiev. Réunis pour un sommet extraordinaire à Bruxelles, jeudi 6 mars, les 27 ont donné leur feu vert à un plan d'une ampleur sans précédent, proposé par la Commission européenne. Un plan visant à mobiliser jusqu’à 800 milliards d’euros, pour augmenter les capacités de défense du continent, avec l'achat et la construction sur le sol européen de toute une série d'équipements militaires.
Quelque 800 milliards d'euros qui viendront essentiellement des sommes que les États membres comptent investir dans leurs moyens de défense, même si pour soutenir l'effort, 150 milliards d'euros seront mis à disposition sous forme de prêts. Tout cela demande encore à se traduire concrètement, avec une réflexion à mener sur les besoins propres à chaque pays, et sur la capacité européenne de produire ce matériel militaire, tout en apportant un soutien immédiat à l'Ukraine, qui a vu l'aide américaine suspendue cette semaine.
Le fonctionnement de l'Otan encore critiqué par Donald Trump
Le soutien à l'Ukraine a fait l'objet d'une déclaration des 27, où manquait une signature au bas de la page : celle du hongrois Viktor Orban, aussi proche de Vladimir Poutine qu'il est un admirateur de Donald Trump. Une brèche dans l'unité européenne pour soutenir le président Zelensky, accueilli très chaleureusement à Bruxelles jeudi, dans une atmosphère qui tranchait singulièrement avec celle de la Maison Blanche il y a tout juste une semaine.
Donald Trump, lui, a de nouveau mis en doute le fonctionnement de l'Otan. Avec un refrain bien connu désormais sur le manque d'investissement des Européens, que le président américain accuse depuis longtemps de ne pas dépenser assez, mais avec aussi un nouveau couplet pour mettre en doute l'appui que lui apporterait la France si son pays devait avoir besoin d'aide. "Nous sommes des alliés fidèles et loyaux" lui a répondu jeudi soir Emmanuel Macron, comparé un peu plus tôt à Napoléon par Vladimir Poutine, et qui est remonté jusqu'à La Fayette pour rappeler aux Américains la force du lien qui unit la France et les États-Unis. L'Otan dont la défense européenne reste largement dépendante, en termes d'équipements comme d’organisation. À ce propos, il faut noter que dans l'hypothèse - même improbable encore - d'un retrait américain de l'Otan, la Turquie posséderait la plus grande armée de l'organisation. La Turquie qui s'est dite prête hier à déployer des forces en Ukraine "si nécessaire". Un élément important, alors que les derniers pourparlers entre Russes et Ukrainiens avaient eu lieu à Istanbul en 2022.
Une rencontre en Arabie Saoudite
Autre acteur au cœur du jeu diplomatique : l'Arabie saoudite, qui use de ses bonnes relations avec Moscou comme avec Washington. L'Arabie Saoudite où Volodymyr Zelensky se rendra lundi pour y rencontrer l'envoyé spécial américain pour le Proche-Orient, Steve Witkoff. Un personnage central de la nouvelle diplomatie américaine (c'est lui qui a mené les négociations sur le cessez-le-feu à Gaza au mois de janvier) qui a salué jeudi la lettre envoyée par le président ukrainien à Donald Trump. Des discussions sont prévues ensuite à Riyad avec des délégations ukrainienne et américaine. Ce sera mardi, au moment où se tiendra à Paris un sommet des chefs d'états-majors des armées prêtes à participer à d'éventuelles opérations de maintien de la paix en Ukraine. En attendant, et loin de ce ballet diplomatique, des bombardements russes ont encore massivement frappé l'Ukraine cette nuit, en ciblant les infrastructures énergétiques du pays.
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