Deux soldats chinois combattant pour l'armée russe capturés en Ukraine : l'hypothèse de mercenaires probable
Volodymyr Zelensky demande des explications à Pékin après l'annonce de la capture de deux citoyens chinois. Le président ukrainien a publié une vidéo montrant l'un de ces prisonniers, qui apparaissent comme des mercenaires engagés par l'armée russe.
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C'est une première depuis le début de la guerre en Ukraine. Kiev affirme avoir capturé deux soldats chinois, combattant avec l'armée russe dans la région de Donetsk, en partie occupée par les forces russes. Pour illustrer la capture, Volodymyr Zelensky a publié lui-même des images sur les réseaux sociaux de ce qu'il présente comme un prisonnier. On y voit un homme asiatique en uniforme, les mains liées, décrivant une scène de combat et visiblement la chute d'un hélicoptère. Le prisonnier semble répondre à des questions mais la vidéo, encore impossible à authentifier pour l'instant, ne dure que quelques secondes.
Des images qui rappellent celles de soldats nord-coréens, capturés en janvier dernier par l'armée ukrainienne. Selon Kiev, "des documents d’identité, des cartes bancaires et des données personnelles ont été retrouvés en possession" de ces prisonniers, et Volodymyr Zelensky assure disposer "d’informations suggérant que les unités russes comptent bien plus de citoyens chinois". Un haut responsable de l'armée ukrainienne précise, lui, à l'AFP qu'il s'agit sans doute de militaires ayant signé "un contrat" avec l'armée russe.
Une implication militaire de la Chine peu probable
L'hypothèse de mercenaires se dessine, plutôt que celle de soldats appartenant à l'armée régulière chinoise. Rappelons que la présence de combattants étrangers est une réalité dans les deux camps, que Moscou recrute régulièrement au-delà de ses frontières pour garnir les rangs dans une guerre très coûteuse sur le plan humain, et use de mercenaires venant d'Asie centrale notamment. À la différence de la Corée du Nord, dont l'appui militaire à la Russie est documenté par différents services de renseignements, et a entraîné l'envoi d'au moins 10 000 soldats sur le front, la Chine n'a jamais admis officiellement le moindre soutien à la Russie. Une implication de Pékin serait à la fois un changement majeur de sa politique et un tournant dans le conflit.
La piste reste néanmoins très improbable, même si Washington, qui parle de "capture troublante", rappelle que la Chine est "l'un des principaux soutiens de la Russie dans la guerre en Ukraine". C'est vrai mais de manière indirecte et ambiguë, la Chine jouant un jeu assez trouble sur ce conflit. Depuis trois ans, Pékin n'a jamais parlé "d'invasion", n'a pas voté la moindre résolution aux Nations unies pour condamner l'offensive russe, et reste un client essentiel des exportations de gaz russe, contraintes par les sanctions occidentales. Si le régime chinois défend régulièrement le principe de souveraineté territoriale, c'est par ailleurs davantage en pensant à Taiwan qu'à l'Ukraine.
Pour autant, aucun transfert d'armes à la Russie n'a jamais été prouvé à ce jour, et la Chine continue d'afficher une neutralité de façade, en appelant au dialogue entre Kiev et Moscou. Un jeu de dupes dans lequel une intervention militaire directe paraît très improbable, et même contraire aux intérêts chinois, car l'Empire du milieu n'a aucun bénéfice à espérer de son implication, et en pleine guerre commerciale, voir ses relations avec les Occidentaux s'envenimer serait plutôt un fardeau supplémentaire.
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