Donald Trump menace d'instaurer l'état d'urgence dans certaines villes démocrates

Le président américain brandit de nouveau la loi sur l’insurrection contre les villes démocrates qui défient sa politique migratoire. Une mesure exceptionnelle qui lui permet de déployer l’armée à l’intérieur du pays en cas de troubles.

Article rédigé par franceinfo
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Le président américain Donald Trump descend du Marine One et arrive à la Maison Blanche, à Washington, le 5 octobre 2025. (TASOS KATOPODIS / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)
Le président américain Donald Trump descend du Marine One et arrive à la Maison Blanche, à Washington, le 5 octobre 2025. (TASOS KATOPODIS / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Aux États-Unis, la tension ne cesse de monter entre Donald Trump et les villes démocrates. Le président américain menace à nouveau d'instaurer un état d'urgence dans certaines d'entre elles, comme il l'avait déjà fait en juin dernier à Los Angeles. C'est ce qu'il a déclaré, lundi 6 octobre, devant des journalistes à la Maison Blanche : "Il y a une raison pour laquelle nous avons la loi sur l'insurrection. Si je devais l'invoquer, je le ferais. Si des gens étaient tués et que les tribunaux nous en empêchaient ou que des gouverneurs ou des maires nous en empêchaient, bien sûr que je le ferais".

La loi sur l'insurrection est une législation très ancienne, elle date du XIXe siècle. Elle permet au président de recourir à l'armée en cas de troubles à l'intérieur des États-Unis contre des citoyens américains, ce qui est interdit en principe. Une loi d'exception invoquée à plusieurs reprises, la dernière fois il y a 33 ans, en 1992, en Californie, à l'époque avec l'accord de l'État. Or, c'est un outil très puissant puisque c'est au président lui-même d'apprécier ce qu'est une insurrection, et à quel moment il peut recourir à ce texte.

Le bras de fer sur l'immigration

Si Donald Trump veut recourir à cette loi c'est parce qu'il est lancé depuis des mois dans un bras de fer avec plusieurs États et villes démocrates qui contestent sa politique d'immigration très dure et son bras armé l'ICE, la police de l'immigration, aux méthodes très musclées et controversées.

Des villes démocrates ont donc décidé de protéger les migrants en devenant des villes sanctuaires. Une forme de résistance à laquelle Donald Trump répond par la force en envoyant la garde nationale, des réservistes de l'armée souvent mobilisés en cas de catastrophes naturelles. Des centaines de soldats sont déjà déployées à Washington, Los Angeles et Memphis contre l'avis des autorités locales. Mais Donald Trump veut faire de même à Portland dans l'Oregon ou Chicago dans l'Illinois où des manifestations parfois tendues ont rassemblé quelques dizaines de personnes.

"Leur plan c'est de provoquer le chaos"

Les trumpistes y voient des "zones de guerre", mais le gouverneur de l'Illinois y voit un autre objectif : "Je refuse de laisser Donald Trump poursuivre cette marche vers l'autocratie. Leur plan c'est de provoquer le chaos qu'ils peuvent ensuite utiliser pour consolider le pouvoir de Donald Trump."

Le gouverneur de l'Illinois n'est pas le seul à désobéir. Ce week-end une juge pourtant nommée par Donald Trump lui-même a bloqué l'envoi de 200 gardes nationaux en Oregon. "Il n'y a pas d'insurrection à Portland", dit-elle. Ajoutant que les États-Unis sont une nation régie par la loi constitutionnelle, pas par loi martiale, mais le président entend passer outre et veut malgré tout envoyer des gardes sur place grâce à cette loi sur l'insurrection. Même chose en Illinois où la garde nationale est aujourd'hui en route pour Chicago.

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