Élection présidentielle en Pologne : une nouvelle illustration de la montée des nationalismes en Europe
L’élection du nationaliste Karol Nawrocki à la présidence de la Pologne inquiète l’Europe, qui y voit une nouvelle poussée du camp souverainiste et une menace pour l’État de droit.
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L’Europe est secouée par l’élection présidentielle en Pologne, remportée dimanche 1er juin par le candidat nationaliste Karol Nawrocki. C’est un nouveau revers pour le camp libéral, et une menace pour l’État de droit tel qu’il est défendu aujourd’hui en Europe. Ce résultat représente un nouveau domino qui tombe dans le camp des nationalistes. Les scores des extrêmes en Europe sont en progression, et les pays qui ont basculé commencent à se compter sur les doigts de la main. La Pologne rejoint la Hongrie, qui est la tête de pont du mouvement avec Viktor Orbán, ainsi que la Slovaquie et l’Italie, même si Giorgia Meloni est moins eurosceptique.
Ce nationalisme européen se définit par une gestion autoritaire, une vision souverainiste, le rejet du soutien à l’Ukraine et une politique radicalement réactionnaire sur le plan social. La Hongrie fait figure de matrice, et Donald Trump est devenu une inspiration. Il a d’ailleurs pesé dans l’élection en Pologne : la secrétaire à la Sécurité intérieure est venue mardi pour soutenir Karol Nawrocki. Voilà pourquoi le président français a invité son homologue à bâtir une Europe forte, indépendante et respectueuse de l’État de droit.
Le président polonais n'a pas le pouvoir de changer la ligne politique de son pays, son rayon d’action est limité. C’est le Premier ministre qui siège au Conseil européen. L’actuel Premier ministre, Donald Tusk, a d’ailleurs fait de la Pologne un acteur central en Europe depuis 2023, mais le président dispose d’un pouvoir de nuisance grâce à son droit de veto sur la loi.
Deux visions opposées
Le Premier ministre actuel connaît bien cette mécanique. Il sort de deux ans de cohabitation avec un président conservateur qui a bloqué la plupart des réformes sociétales. La Pologne n’est pas allée au bout de sa mue européenne. Et voilà qu’elle choisit un président encore plus radical que le précédent. C’est cet élan en direction d’une Europe tolérante et inclusive qui est aujourd’hui menacé.
La Pologne risque de devenir un champ de bataille politique. Les spécialistes du pays soupçonnent le nouveau président de vouloir tout faire pour neutraliser le Premier ministre pro-européen. Il pourrait chercher à provoquer des élections législatives anticipées pour ramener le parti conservateur au pouvoir. Cela pourrait devenir son principal objectif, avec l’obligation de satisfaire l’autre branche qui l’a porté au pouvoir : l’extrême droite libertarienne et antisémite, qui a collecté un cinquième des voix au premier tour.
La Pologne pourrait devenir un terrain d’affrontement entre deux visions de l’Europe, l’une autoritaire, l’autre inclusive. Cela pourrait aussi fragiliser l’élan pour la construction de la défense commune et de la souveraineté.
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