En Italie, la politique migratoire au cœur de l'affrontement entre Giorgia Meloni et la justice
Transfert de migrants en Albanie, expulsion d'un responsable libyen : le bras de fer entre la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni et les juges monte en intensité, avec comme enjeu récurrent la politique migratoire du gouvernement.
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Ils sont cette fois quarante-neuf. Quarante-neuf migrants tout juste récupérés dans les eaux internationales au sud de Lampedusa et débarqués dans la foulée au port albanais de Shengjin, mardi 28 janvier. Ils sont bangladais, égyptiens, ivoiriens ou gambiens. L'Italie veut les expulser au plus vite, après traitement express de leur cas dans l'un des deux centres de rétention ouverts en Albanie il y a trois mois, en vertu d'un accord controversé entre Rome et Tirana.
Que va-t-il advenir de ces migrants ? La question reste ouverte. Deux premiers transferts ont été annulés à l'automne dernier par la justice italienne, jugés non-conformes au droit européen. Giorgia Meloni persiste, mais sans garantie. La Cour d'appel de Rome doit encore valider ce nouveau transfert, l'audience est programmée vendredi 31 janvier. Par ailleurs, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), également saisie, tiendra une première audience courant février.
Reprise des arrivées à Lampedusa
La lutte contre l'immigration clandestine est la priorité de Giorgia Meloni. Accord avec l'Albanie, externalisation du contrôle des frontières dans les pays de la rive sud de la Méditerranée, criminalisation des ONG qui effectuent des sauvetages en mer : la cheffe du gouvernement italien érige sa stratégie migratoire en modèle. Et elle obtient en effet des résultats tangibles : les arrivées de clandestins sur les côtes italiennes ont chuté de 60% en 2024.
Toutefois depuis début janvier 2025, les arrivées reprennent à Lampedusa. 3 000 migrants ont atteint l'île, contre 1300 en 2024 à la même époque. Les deux tiers de ces migrants ont embarqué en Libye, pays à qui l'Italie fournit matériel et assistance pour que les gardes-côtes libyens empêchent les départs. Or la presse italienne fait le lien entre ces arrivées et une autre affaire qui oppose Giorgia Meloni aux juges.
Un officiel libyen arrêté puis relâché pour vice de procédure
Tout part de l'arrestation à Turin le 19 janvier dernier du chef de la police judiciaire libyenne, poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale. Osama Almasri Najim est interpellé, puis libéré officiellement pour vice de procédure et ramené à Tripoli où il est triomphalement accueilli. Or le pic d'arrivées de migrants à Lampedusa est concomitant à l'arrestation et au coup de froid diplomatique qu'elle provoque.
La question se pose alors : les gardes-côtes libyens ont-ils ouvert les vannes pour adresser un avertissement à Rome ? Le renseignement italien fait le lien, et Giorgia Meloni se retrouve ainsi visée par une enquête, soupçonnée d'avoir facilité la libération du Libyen.
Dans une vidéo Facebook, la cheffe du gouvernement accuse les juges d'être politisés et assure qu'elle ne se laissera pas "intimider". Giorgia Meloni a par ailleurs entrepris de réformer une magistrature qu'elle juge trop à gauche, à l'instar de son prédécesseur de droite Silvio Berlusconi. Ce bras de fer, un classique de la vie politique italienne, dure depuis des décennies.
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