Face à Donald Trump, Vladimir Poutine joue la montre, et ne cède (presque) rien
Le Kremlin affirme être prêt à stopper immédiatement ses frappes contre les infrastructures énergétiques de l'Ukraine, après un échange téléphonique de plus de deux heures entre Vladimir Poutine et Donald Trump. Une maigre concession alors que Moscou maintient d'immenses exigences pour aller vers la paix.
La conversation était très attendue, mais son résultat apparaît bien limité. Vladimir Poutine et Donald Trump ont passé plus de deux heures au téléphone, mardi 18 mars, une semaine tout juste après des négociations entre Ukrainiens et Américains, et un mois environ après un premier appel entre les deux présidents. Une discussion à l'issue de laquelle le dirigeant russe a dit accepter d'arrêter de frapper les infrastructures énergétiques de l'Ukraine pendant un mois, mais a balayé d'un revers de main la proposition de cessez-le-feu complet, posé sur la table une semaine plus tôt par l'Ukraine.
Proposition a minima, que Donald Trump considère comme "productive", quand Volodymyr Zelensky y a perçu un aveu : "Vladimir Poutine a montré qu'il n'était pas prêt à arrêter la guerre", selon le président ukrainien, qui a dénoncé l'absence de son pays à la table des négociations, et qui a tenté d'être imagé à l'heure du dîner. "Malgré son appétit, nous ne sommes pas une salade ou une compote au menu de Vladimir Poutine" a poursuivi Volodymyr Zelensky.
Des négociations au point mort
Le chef d'État ukrainien a reçu dans la soirée le soutien de la France et de l'Allemagne, qui ont assuré qu'ils allaient continuer de soutenir Kiev, au moment même où des drones visaient l'Ukraine, signe que la trêve est encore loin. Vladimir Poutine, lui, voudrait que l'aide militaire occidentale s'arrête. C'est ce qu'il a exigé pour un cessez-le-feu complet : fin des livraisons d'armes et de matériels à Kiev, et même fin de la mobilisation des Ukrainiens. Des exigences évidemment inacceptables, et qui tranchent avec les miettes concédées par Moscou : arrêter de frapper les sites énergétiques, au moment où l'hiver prend fin, et consentir à un échange de prisonniers, ce qui se fait déjà régulièrement. Ça suffit pour ne pas froisser Washington, et laisser des émissaires discuter de la suite, à partir de dimanche 23 mars, en Arabie saoudite.
Profitant d'une situation favorable sur le terrain, le président russe gagne du temps. Un luxe dont il bénéficie, sans élections à l'horizon, sans opposants pour lui mettre la pression, et face à un Donald Trump qui manifeste en permanence son impatience, d'arrêter de financer la guerre comme de la voir continuer. Vladimir Poutine semble même prendre un malin plaisir à jouer la montre, comme l'a montré sa mise en scène mardi 18 mars, à l'heure même où son entretien avec Donald Trump était prévu. Confortablement installé dans un fauteuil, le président russe était sur la scène d'un forum économique regroupant des personnalités du patronat, et quand l'animateur de la conférence lui a rappelé qu'il avait rendez-vous, il a répondu par un sourire, faisant mine de ne pas savoir, devant une salle hilare.
Un épisode en décalage total avec le manque de respect reproché à Volodymyr Zelensky, alors que cette fois, Donald Trump n'a rien trouvé à dire à cette subtile marque de mépris. Les deux hommes boxent dans la même catégorie, celle des puissants, et au milieu des nombreux sujets visiblement abordés, comme l'Iran et le Proche-Orient, ils ont même évoqué l'idée d'organiser des matchs de hockey entre Américains et Russes à l'avenir. Difficile d'y voir un immense progrès pour l'autoproclamé roi de la négociation, et encore moins pour les Ukrainiens.
À regarder
-
Vagues, rafales : la tempête Benjamin a battu des records
-
Tempête Benjamin : sauvetage en pleine mer
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
Cancer : grains de beauté sous surveillance grâce à l'IA
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter