La Géorgie s'éloigne de l'Europe après un scrutin controversé
L'opposition pro-européenne appelle à manifester pour dénoncer des fraudes lors des élections législatives, remportées par le parti au pouvoir, proche de Moscou. Des résultats qui marquent un profond coup d'arrêt au rapprochement de cette ancienne république soviétique avec l'Union européenne.
Des élections législatives étaient organisées samedi en Géorgie, cette ancienne république soviétique du Caucase, et malgré les accusations de fraude massives lancées par l'opposition, la commission électorale a crédité le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, de 54,08% des voix, contre 37,58% à la coalition pro-européenne. De quoi éloigner un peu plus encore l'espoir d'un rapprochement avec l'Europe, moins d'un après l'octroi à la Georgie du statut de pays candidat à une adhésion à l'Union européenne.
Cette perspective s'est donc fracassée sur le résultat d'un scrutin largement controversé. Des observateurs internationaux disent avoir constaté des bourrages d'urnes et des achats de vote, Bruxelles et Washington ont demandé l'ouverture d'une enquête indépendante, et dans une déclaration très solennelle dimanche, la présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, a dénoncé une "falsification totale" des élections, estimant son pays "victime d'une opération spéciale russe". Figure du camp favorable au rapprochement avec l'Europe, et en conflit ouvert avec le gouvernement, la présidente appelle à des manifestations lundi 28 octobre à Tbilissi.
Il faut dire que ces résultats rapprochent à l'évidence la Géorgie de l'orbite de Moscou, dans un pays dont les forces russes occupent environ 20% du territoire depuis 2008, en Abkhazie et en Ossétie du Sud. Depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, fondé par un oligarque qui a fait fortune en Russie, a opéré un virage très clair vers Moscou. Tendance qui s'est accentuée ces derniers mois, notamment à travers le vote d'une loi sur l'influence étrangère, adoptée en juin dernier, et visant à réduire au silence les médias indépendants et les ONG.
Cette loi a conduit Bruxelles à geler officiellement le processus d'adhésion du pays, et à demander des clarifications au gouvernement. Le basculement de la Géorgie vers la Russie marquerait un échec pour les Européens, alors que Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, qui assure la présidence tournante de l'UE, et qui a gardé de bonnes relations avec Vladimir Poutine, a opportunément prévu un déplacement en Géorgie lundi. À rebours de ses partenaires, il a salué dès samedi, et avant même la proclamation officielle des résultats, la "victoire écrasante" du parti au pouvoir.
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