La place Tiananmen, à Pékin, épicentre du pouvoir chinois

Un défilé militaire géant sur la place Tiananmen, à Pékin, a célébré mercredi les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale dans le pays.

Article rédigé par franceinfo - Anne Soetemondt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le drapeau chinois est mis en berne sur la place Tian'anmen, à Pékin, à la mémoire des victimes du coronavirus, samedi 4 avril 2020. (XING GUANGLI / XINHUA / AFP)
Le drapeau chinois est mis en berne sur la place Tian'anmen, à Pékin, à la mémoire des victimes du coronavirus, samedi 4 avril 2020. (XING GUANGLI / XINHUA / AFP)

La place Tiananmen, à Pékin, a été le théâtre d'une vraie démonstration de force géopolitique. Une place au cœur de l’histoire chinoise. Cette place immense, de presque 900 mètres sur 500, est située dans le cœur historique de la capitale, au nord la Cité interdite, avec le fameux portrait de Mao. Il y a le palais du peuple, l’Assemblée à l’est, le Musée national au centre, le mausolée de Mao et sa dépouille embaumée. Une place en forme de message : ici, c’est l'épicentre du pouvoir chinois.

C’est d’ailleurs souvent à Tiananmen que sont organisés les grands moments politiques. Mao y a proclamé la naissance de la République populaire. Soixante ans plus tard, une parade géante assoit le pouvoir de Hu Jintao, l'ancien président de la République populaire de Chine (2003-2013). Et tous less ans, des défilés militaires hors norme y ont lieu. Mercredi, Xi Jinping était entouré par Vladimir Poutine, Narendra Modi, Kim Jong Un. L’image a fait le tour du monde, avec des dizaines de milliers de militaires, une chorégraphie millimétrée, des armes, des drones, des avions de chasse, des bombardiers sous les caméras du monde entier. 

Une place interdite aux journalistes étrangers

Les journalistes étrangers sont interdits à la place Tiananmen, sauf autorisation spécifique. Pour les autres, il faut réserver et être fouillé à l’entrée. Les autorités vérifient notamment que vous n’avez dans votre sac ni stylo, ni feuille blanche, car des feuilles blanches sont devenues ces dernières années des outils de manifestation silencieuse contre le pouvoir central. Pas question de risquer des images d'opposants au régime sur la place indissociable du 4 juin 1989, une date noire de l'histoire chinoise.

Une date que Pékin voudrait effacer des mémoires. Problème : il y a cette photo iconique, l’homme du char, "tankman en anglais", prise aux abords de la place au lendemain d'une nuit de répression du mouvement pro démocratie qui avait élu domicile devant la cité interdite. On y voit un homme de dos, face à un char, avec à la main un petit sac plastique et beaucoup de courage.

Un cliché qui a fait la une tout autour de la planète, devenu depuis le symbole de l’autoritarisme du régime chinois : répression, contrôle des médias et du récit historique. Si vous tapez Tiananmen sur internet en Chine, vous ne trouverez pas la fameuse photo : elle est censurée. Un conseil lecture pour ne pas oublier un livre formidable qui raconte l'histoire du photographe, du cliché, puis l'itinéraire fou de la pellicule : L'homme de la place Tiananmen, signé Adrien Gombaud

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