McDonald's contraint à des excuses au Japon, à cause de cartes Pokémon offertes dans certains de ses menus

franceinfo monde Nicolas Teillard, Rédaction Internationale Du lundi au vendredi à 6h53, 8h22 et 11h20, le samedi et le dimanche à 17h20, 19h20, 22h20 et 23h50

Les cartes, très prisées, se négocient à prix d'or. L'opération commerciale a tourné au fiasco, avec des troubles devant certains restaurants du groupe dans l'archipel.

franceinfo - Karyn Nishimura

Radio France

Publié le 17/08/2025 09:57

Temps de lecture : 2min

Devant un restaurant McDonald's à Tokyo. Photo d'illustration (TORU YAMANAKA / AFP)

La chaîne de restauration rapide a l'habitude d'attirer les enfants en proposant des happy sets, repas agrémentés d'un cadeau. Début août, il s'agissait de deux cartes Pokémon par menu, avec Pikachu et sa clique de monstres de poche, personnages toujours aussi populaires. Les cartes exclusives en question étaient si attractives que des hordes de personnes se sont précipitées pour acheter des quantités folles de happy sets, bien que McDo ait posé une limite : pas plus de cinq par personne. Le but des clients était de s'emparer des cartes, quitte à laisser les hamburgers sur place, à les mettre à la poubelle, ou même... à recruter des mangeurs via internet.

Explication : ces cartes se revendent à des prix délirants sur des sites de seconde main. Devant les troubles dans et devant certains restaurants, McDonald's a été forcé de poster un long message d'excuses. Le groupe s'était pourtant entendu avec une partie des sites de revente, pour qu'ils suppriment les annonces portant sur des cartes Pokémon obtenues via les happy sets.

"Certes, on peut dire que sur le moment l’entreprise augmente ponctuellement ses ventes, mais à plus long terme, ce genre d'opérations propices à la revente abusive risque plutôt d'abimer son image de marque."

Takahiro Inoue, éditorialiste de la télévision TBS

Pour autant, McDo ne dit pas qu'il va cesser ce type d'opérations commerciales lucratives, bien qu'ayant déjà rencontré d'autres ennuis du même type dans le passé. Il prévient juste qu’il va prendre des mesures plus drastiques.

Ce phénomène de revente est de plus en plus fréquent au Japon, et une partie des produits est revendue sur des sites à l'étranger. Une autre entreprise victime, Nintendo, a par exemple décidé de vendre à un tarif bien plus élevé au Japon sa Switch 2 en version multilingue, afin d'éviter la revente à l'étranger par des voyageurs profitant de la faiblesse de la monnaie japonaise. Mais les achats massifs pour revente avec profits se multiplient néanmoins sur d'autres produits qu'on ne trouve qu'au Japon et qui sont de facto très prisés ailleurs.