Guerre en Ukraine : qui est Steve Witkoff, le pilier de la nouvelle diplomatie américaine ?

Fidèle de Donald Trump qui a fait fortune dans l'immobilier, l'envoyé spécial du président américain pour le Moyen-orient est aussi devenu l'homme du dialogue avec Moscou. C'est lui qui mènera cette semaine les discussions cruciales organisées en Arabie saoudite avec une délégation ukrainienne.

Article rédigé par Nicolas Teillard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Steve Witkoff, envoyé spécial au Moyen-Orient, s'adresse à la presse devant la Maison Blanche le 6 mars 2025 à Washington, DC. (ANNA MONEYMAKER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)
Steve Witkoff, envoyé spécial au Moyen-Orient, s'adresse à la presse devant la Maison Blanche le 6 mars 2025 à Washington, DC. (ANNA MONEYMAKER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Dans le monde de Donald Trump, pas besoin d'expérience diplomatique pour occuper une place centrale dans la politique étrangère de la Maison Blanche. La fidélité vaut tous les diplômes et c'est donc un avocat de formation, devenu promoteur immobilier, qui occupe désormais une place centrale dans la nouvelle diplomatie menée par les États-Unis.

Steve Witkoff, 67 ans, est au moins aussi influent que le secrétaire d'État Marco Rubio, et il jouera un rôle éminent dans les discussions qui vont s'ouvrir cette semaine en Arabie saoudite, où le président Volodymyr Zelensky est attendu lundi 10 mars, avant le lancement de négociations entre délégation américaine et ukrainienne.

Devenu très officiellement "l'envoyé spécial du Président pour le Moyen-Orient", Steve Witkoff a travaillé dès la fin 2024 sur la libération des otages retenus à Gaza, en collaboration avec l'administration Biden. Mi-janvier, il est en Israël où il pousse Benyamin Nétanyahou à conclure un accord juste avant l'investiture du président, ce qui lui vaut les félicitations du patron, qui parle de lui comme "d'un ami et d'un grand négociateur". Quelques jours plus tard, il devient le premier américain à se rendre à Gaza depuis le début de la guerre. C’est là qu'il imagine le projet de "Riviera" défendu par Donald Trump pour faire pousser des palaces sur les ruines du territoire palestinien...

Une influence grandissante

En plus du Moyen-Orient, Steve Witkoff devient l'homme du dialogue avec Moscou, au point d'être reçu au Kremlin par le président russe, entretien dont il sort en expliquant sur la chaîne Fox News avoir eu une "super discussion" avec Vladimir Poutine. Il revient de Moscou avec un trophée dans ses bagages (le ressortissant américain Marc Fogel, détenu en Russie depuis août 2021) et il participe le mois dernier aux premières négociations entre Russes et Américains à Riyad. Cette semaine, il participera aux discussions, cruciales, avec la délégation ukrainienne.

Si Donald Trump se présente en dealmaker (un "faiseur de deals"), Witkoff est celui qui négocie les termes des contrats, partageant avec son président une vision transactionnelle de la diplomatie, et une approche basée sur l'America First. "L’époque des chèques en blanc est terminée", disait-il à la tribune lors de l'investiture du 20 janvier, où il avait l'honneur de mener la cérémonie, et de  saluer "le leadership de mon boss, Donald J. Trump".

Une amitié ancienne

La légende raconte que la relation entre les deux hommes est née un soir de 1986, dans une épicerie de Manhattan, où Witkoff aurait payé un sandwich au fougueux promoteur qui avait oublié son portefeuille... Un lien renforcé par leur attrait et leurs intérêts pour l'immobilier, qui a fait la fortune des deux hommes, et pour les parcours de golf, où, privilège ultime dans le monde selon Trump, Steve Witkoff est devenu un partenaire régulier du président. C'est d'ailleurs lors d'une partie, en septembre dernier, que le Secret service est intervenu pour empêcher une tentative présumée d'assassinat du président. Le symbole d'une amitié "à la vie à la mort"...

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.