République démocratique du Congo : la ville de Goma sur le point de tomber aux mains des rebelles du M23
Le Conseil de sécurité des Nations unies exhorte les gouvernements congolais et rwandais d'engager des discussions pour apaiser la situation, alors que 13 soldats étrangers, dont trois casques bleus, ont été tués dimanche.
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Au centre du continent africain, la République démocratique du Congo - le plus vaste pays d'Afrique subsaharienne, grand comme quatre fois la France, avec ses 100 millions d'habitants - est l'objet d'un violent conflit armé. Goma, la grande ville de l'est du pays, est à la merci du M23, un groupe armé antigouvernemental, armé et soutenu par le Rwanda voisin. Une situation dramatique qui menace de s'étendre à toute la région, et la conséquence de 30 années d'affrontements qui aggravent l'une des pires crises humanitaires au monde.
Les combats ont entraîné le déplacement d'environ 400 000 nouveaux civils en moins d'un mois. Ces populations viennent s'entasser dans une ville déjà surpeuplée, alors que la moitié des deux millions d'habitants sont déjà eux-mêmes des réfugiés. Des civils pris au piège d'une guerre qui a repris en 2021, mais qui trouvent ses racines dans le génocide rwandais, lorsque les génocidaires Hutus ont fui vers le Zaïre, devenu depuis la République démocratique du Congo. Ces anciens génocidaires font aujourd’hui partie des bandes armées qui sévissent dans cette région du Kivu et de l'Ituri. Des milices qui pillent, rançonnent, violent et massacrent, à l'image du M23, le mouvement le plus puissant, et composé, lui, majoritairement de Tutsis, armés par le Rwanda et son président Paul Kagamé, motivé initialement par la crainte d’une invasion et de nouvelles atrocités, mais aussi par la vengeance, et par la cupidité.
Un trésor à piller
La région attise en effet toutes les convoitises. Son sous-sol regorge de trésors, comme de l'or, de l'étain, et surtout 80% des réserves mondiales de coltan, qui sert entre autres à la fabrication des téléphones portables. En armant des combattants pour contrôler et exploiter ces ressources, le Rwanda profite des recettes d’exportation du minerai de son voisin, et soutient une économie souterraine faite de prédation et de corruption.
Les autorités congolaises sont toutefois, également, pour partie responsables ; elles qui tolèrent, voire bénéficient des exploitations sauvages des mines, dans des conditions sociales et environnementales dramatiques, impliquant très souvent le travail d'enfants. Ce système de prédation, entretient les conflits entre une armée régulière corrompue et dépassée, des groupes rebelles et des bandes criminelles qui, en 30 ans, ont fait au moins six millions de morts et près de sept millions de déplacés.
Un échec diplomatique
L'échec de la médiation mise en œuvre en décembre 2024 avait rapidement déçu tout espoir de paix, mais dans la nuit du 26 au 27 janvier 2025, les pays de la région, rassemblés au sein de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, ont donné 48h au président congolais Félix Tshisékédi et à son homologue rwandais Paul Kagamé pour se rencontrer. La responsabilité rwandaise n'est toutefois pas clairement ciblée par les pays voisins, d'autant que certains sont eux-mêmes impliqués.
Une responsabilité que les États-Unis, l'Union européenne, et le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres pointent cependant clairement désormais, alors que le conseil de sécurité de l'ONU, réuni en urgence dimanche 26 janvier, a lui condamné le "mépris éhonté" de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la RDC. La plupart sont aujourd'hui inquiétés par le risque de déflagration régionale dans ce secteur, qui est un des plus stratégiques au monde en termes de matières premières.
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