À Tokyo, un SDF offre des louanges aux passants

Lou Anjonfina a commencé ce "métier" de louangeur, il y a quatre ans, ce qui Ce qui lui permet de gagner environ 60 euros par jour.

Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une rue commerçante animée au crépuscule à Tokyo, (photo d'illustration,le 2 janvier 2022) . (DESIGN PICS EDITORIAL / UNIVERSAL IMAGES GROUP EDITORIAL)
Une rue commerçante animée au crépuscule à Tokyo, (photo d'illustration,le 2 janvier 2022) . (DESIGN PICS EDITORIAL / UNIVERSAL IMAGES GROUP EDITORIAL)

Monsieur Lou Anjonfin, c’est ainsi qu’on le surnomme, comme le raconte le quotidien japonais Asahi Shimbun, fin janvier,  est un homme que l'on aurait envie de croiser au bistrot. Il vit sur le trottoir, à Tokyo. Il est sans domicile fixe, comme on dit et passe ses journées debout, immobile, comme si le temps s’était figé, une pancarte à la main. Sur cette pancarte, on retrouve une inscription un peu inhabituelle pour un SDF, puisqu’il ne demande rien, ni argent, ni nourriture. Non, il ne demande pas. Il propose ses services de faiseur de louanges : il offre des compliments.

Lou Anjonfina commencé ce drôle de métier en 2021, il y a quatre ans, il s’est retrouvé sans emploi, avec seulement quatre euros en poche. Il a toujours rêvé d’être artiste de rue, mais il n’est ni magicien, ni chanteur, ni jongleur. Alors, il s’est dit : pourquoi ne pas complimenter les passants ? Rares sont ceux qui n’aiment pas les compliments. Petit à petit, il est devenu expert en la matière. Il s’est même fait connaître sur les réseaux sociaux, et chaque jour, une trentaine de personnes viennent le voir pour recevoir ses compliments. Ce qui lui permet de gagner environ 60 euros par jour. 

Des recettes pour bien faire ce "métier"

Il a même des clients réguliers, comme ce jeune homme de 24 ans qui affirme que ses compliments lui sont vitaux, parce que la vie ne lui a pas fait de cadeaux et que personne ne l’a jamais félicité avant lui,
pas même ses parents

Évidemment, il y a quelques ficelles à connaître pour être un bon louangeur. Tout compte : le regard, les gestes, la façon de transmettre de manière factuelle ce que la personne a fait de bien, et surtout… ne jamais trop en faire à la première rencontre. D’ailleurs, Lou Anjonfin aime dire que chercher ce qu’il y a de bon chez les autres permet aussi de trouver ce qu’il y a de bon en soi. Il sent qu’il y a beaucoup de belles choses en chacun. Voyez ? Vous souriez. Vous riez. C’est ça, la magie des compliments. Comme l’écrivait Victor Hugo : "Un compliment, c’est comme un baiser à travers un voile."

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