Dans la peau de l'info du jeudi 09 janvier 2025

L'acteur Abou Sangaré, récompensé au Festival de Cannes pour son rôle dans "L'Histoire de Souleymane", obtient un titre de séjour.

Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'acteur Abou Sangaré lors de la 77e édition du Festival de Cannes, le 20 mai 2024. (SAMEER AL-DOUMY / AFP)
L'acteur Abou Sangaré lors de la 77e édition du Festival de Cannes, le 20 mai 2024. (SAMEER AL-DOUMY / AFP)

Abou Sangaré est né en Guinée en 2001. Pendant son adolescence, il a vu sa mère tomber gravement malade. Alors pour lui venir en aide et payer ses traitements, il a décidé de quitter son pays. Après le Mali, la Libye, l'Algérie, après le travail gratuit pour se payer une place sur un zodiac, qui a bien failli l’emporter au fond de la mer Méditerranée, il arrive en France à 16 ans.

À Paris, Gare du Nord, on lui conseille de fuir les contrôles de police de la capitale, alors il monte dans un train. C'est ainsi qu'Abou Sangaré se retrouve à Amiens, où il va passer un bac pro puis un brevet de technicien supérieur de mécanicien poids lourds.

En 2023, le président d'une association le prévient que l'on cherche un Guinéen pour un film. Il décide de se présenter au casting sans trop y croire. Pourtant, c'est lui que le réalisateur choisit pour son film : L’histoire de Souleymane, l’histoire d’un migrant, comme lui, qui tente d’obtenir l’asile en s’inventant une vie d’opposant politique qui a fui les balles alors qu’il a simplement fui la faim.

Un titre à Cannes, mais pas de titre de séjour

Malgré la récompense qu'Abou Sangaré a obtenue au Festival de Cannes, le tribunal administratif rejette sa troisième demande de titre de séjour.

C'est grâce à une promesse d'embauche dans un garage qu'il obtient enfin, en appel, cette semaine le précieux sésame.

Abou Sangaré tient à remercier l'équipe du film qui l'a tant aidé, mais aussi tous ceux qui en Picardie lui ont tendu la main : le directeur de l’entreprise de Poids lourds, les bénévoles des associations, les professeurs aux lycées, mes collègues de travail.

S'il a aimé jouer dans un film, Abou Sangaré ne veut pas en faire son métier. Son rêve est d'être mécanicien. Son rêve, c’est justement, de ne plus avoir à se cacher ni à jouer un autre rôle que le sien.

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