Le "career catfishing", disparaître après une embauche, une pratique en augmentation chez les plus jeunes

Les membres de la génération Z, chez qui cette pratique est la plus répandue, la justifie par de l'inattention ou par un esprit de vengeance face aux processus de recrutement malhonnêtes.

Article rédigé par Sarah Calamand
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un bureau vide (image d'illustration). (THOMAS NORTHCUT / DIGITAL VISION)
Un bureau vide (image d'illustration). (THOMAS NORTHCUT / DIGITAL VISION)

Être embauché et ne jamais se présenter à son poste lors de son premier jour de travail : le "career catfishing" concerne 34% des membres de la génération Z, selon un sondage mené fin 2024 au Royaume-Uni.

Le terme "catfishing" est déjà bien connu des utilisateurs d'applications de rencontre, monde dans lequel il désigne une usurpation d'identité, une personne qui séduit mais qui n'existe tout simplement pas. Transposé au monde du travail, ce phénomène devient le "career catfishing".

Pour justifier leur geste, ces jeunes travailleurs, nés entre la fin des années 1990 et le début des années 2010, admettent se retrouver parfois submergés par le nombre de candidatures qu'ils doivent lancer pour espérer décrocher un seul entretien et avouent qu'ils peuvent oublier de prévenir qu'ils ont trouvé une offre plus intéressante ailleurs.

Revanche face aux recruteurs maltraitants

D'autres adeptes y voient un moyen de tester les méthodes de recrutement et de se venger des processus toujours plus longs, sur des offres d'emploi fantômes ou sur des entreprises qui, elles non plus, n'hésitent pas à laisser le candidat sans nouvelles, même après plusieurs entretiens. En France, cette pratique concernait 57% des recruteurs en 2024, selon une étude de la plateforme Indeed avec Opinon Way.

Le "career catfishing" n'est pas l'apanage des membres de la génération Z : cette pratique s'observe chez 24% des 30-45 ans (les "Milennials") en recherche d'emploi au Royaume-Uni et 11% des 45-60 ans (la "génération X"). Cette nouvelle tendance nuit en réalité à tout le monde : elle ternit la réputation des candidats et coûte de l'argent aux entreprises. Pour l'éviter, les entreprises peuvent prendre les devants et tenter de se démarquer en proposant plus d'avantages en nature, avec une communication exemplaire, pour éviter que les jeunes travailleurs ne s'évanouissent dans la nature.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.