Les tuk-tuks de Lisbonne bientôt bannis dans une partie de la ville, un symbole du surtourisme en crise

À Lisbonne, la municipalité annonce l'interdiction des tuk-tuks dans plusieurs rues du centre historique pour lutter contre la pollution et la congestion. Mais les responsbales de ces petites voiturettes ne comptent pas se laisser faire et menacent de riposter en justice.

Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des tuk-tuks attendent des touristes à Lisbonne, Portugal, 24 août 2024. (LUIS BOZA / NURPHOTO / AFP)
Des tuk-tuks attendent des touristes à Lisbonne, Portugal, 24 août 2024. (LUIS BOZA / NURPHOTO / AFP)

À Lisbonne, les célèbres tuk-tuks, ces petites voiturettes hybrides inspirées des vélos-taxis thaïlandais, pourraient bientôt être interdits dans une grande partie du centre historique de la capitale portugaise. Après avoir envahi les rues de la ville, ces véhicules bruyants et polluants, qui circulent sans plan précis et dans une atmosphère d'imprévu, sont désormais accusés de contribuer à la congestion et à la pollution, d'autant plus qu'ils sont nombreux, environ un millier dans la ville. 

Pour répondre à ce phénomène, Lisbonne a décidé de limiter l'accès des tuk-tuks à plus de 300 rues du centre historique, dans le but de protéger les habitants du bruit et du chaos de la circulation. L'arrêté municipal entrera en vigueur le 1er avril. Le projet a été salué par certains comme une mesure nécessaire pour un environnement urbain plus sain, mais d'autres, principalement les conducteurs de tuk-tuks, ne comptent pas se laisser faire. 

Les tuk-tuks prêts à riposter

Les conducteurs de tuk-tuks ont exprimé leur mécontentement face à ces restrictions et menacent d'aller en justice si la ville les empêche d'accéder aux zones touristiques comme les hôtels, restaurants et musées. Selon eux, ces interdictions risquent de priver les touristes de la liberté de vivre l'imprévu, un élément qui fait le charme de ces balade en tuk-tuk. Pour les conducteurs, ces véhicules sont bien plus qu'un simple moyen de transport ; ils incarnent une part de l'expérience touristique à Lisbonne. 

Les tuk-tuks se voient comme un symbole du surtourisme, un phénomène qu'ils considèent comme bien plus vaste. Pour eux, les mesures restrictives visent uniquement à interdire des symboles de ce tourisme de masse, sans véritablement s'attaquer aux causes profondes du problème. Ils rappellent que la pression touristique ne se limite pas aux tuk-tuks, mais touche également d'autres secteurs comme les locations saisonnières ou les attractions populaires envahies par les visiteurs, comme cela a été observé au Japon avec la mise en place de filets pour boucher la vue sur le Mont Fuji afin limiter les attroupements autour de certaines boutiques

La polémique soulève la question de l'avenir du tourisme de masse dans des destinations populaires comme Lisbonne. Si tout le monde aime voyager et découvrir de nouvelles culture, est-il encore possible de vivre des expériences authentiques lorsque trop de personnes cherchent à explorer les mêmes lieux en même temps ? Avant de supprimer certains aspects du tourisme, comme les tuk-tuks, peut-être serait-il utile de repenser nos façons de voyager et d'apprécier l'imprévu ? 

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