En Italie, le courant pacifiste rassemble une large partie de la population et de la classe politique
Une large majorité d'Italiens juge peu urgentes les dépenses dans le secteur de la défense.
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En Italie, le courant pacifiste demeure puissant, même dans le contexte actuel. Ainsi, 94% des Italiens sont opposés à l’envoi de troupes européennes en Ukraine. Et les deux tiers estiment qu’il y a des dépenses plus urgentes que les investissements dans la défense, contre un tiers des Européens en moyenne. Plusieurs rassemblements récents ont eu lieu dans le pays, où le plan de réarmement européen suscite méfiance et rejet.
Près de 30.000 personnes se sont réunies pour la paix à Rome à l’appel de la gauche radicale, le Mouvement 5 étoiles, hostile au soutien militaire à l'Ukraine. Leonardo Donno, député, est contre le plan de réarmement de Bruxelles. "Près de 800 milliards d'euros pour des armes, c'est une folie. L'argent doit servir dans l'école, pour la santé, les entreprises. La Russie est-elle en train d'envahir l'Italie ? Contre qui devrait-on se défendre ? On essaie juste d'effrayer les gens", estime-t-il.
Un courant qui rassemble les extrêmes, mais pas que
Quasiment au même moment à Florence, la Lega, droite radicale, réélit son leader, le trumpiste Matteo Salvini. Un choix pour la paix à la mode Trump, dont Salvini est un chaud partisan. Pour les militants de la Lega, comme Aurora, les priorités sont ailleurs que dans le réarmement. "Quand on parle de défense, il ne faut pas parler que d'armes, mais aussi de défense culturelle contre l'islamisation. Trump, c'est aujourd'hui le seul qui s'active pour faire avancer la paix", assure-t-elle. La Lega et le Mouvement 5 étoiles représentent 20% des votants. Leur pacifisme en partie opportuniste a de larges échos dans la société.
Car la paix ne mobilise pas que les radicaux. Jusqu'aux années 1990, le pays était quasiment divisé en deux entre démocrates-chrétiens et communistes, deux idées du pacifisme. La Constitution "répudie la guerre". Jean-Pierre Darnis enseigne entre Rome et la France, où il est chercheur à la fondation pour la recherche stratégique. "Lorsque l'Italie a voulu envoyer des soldats dans les missions internationales, comme en Afghanistan ou au Kosovo, il y a toujours eu une forte opposition. Il y a un pacifisme qui s'est ancré dans la société italienne depuis la Seconde Guerre mondiale, après les excès de l'ultra-militarisme fasciste", analyse l'enseignant-chercheur.
Divisions au sein de la gauche et de la majorité
Illustration à Bologne, place forte des sociaux-démocrates, qui sont divisés sur la question. Lors d’un rassemblement proeuropéen, les orateurs préfèrent la diplomatie aux armes. Paola incarne ces hésitations. "Personne n'est pour la guerre, mais face à des menaces comme l'invasion de l'Ukraine par la Russie, l'Europe devrait se rassembler et négocier. Mais pas dans une position de faiblesse et totalement désarmée", certifie-t-elle.
La majorité aussi est divisée. Le centre-droit est pour le plan de réarmement européen, l’extrême droite est radicalement contre. Entre les deux, Giorgia Meloni navigue un peu à vue, entre refus d’imaginer la défense sans les États-Unis et retard dans les investissements. L’Italie consacre 1,5% de son PIB à la défense, l’un des taux les plus bas d‘Europe.
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