En Thaïlande le gouvernement signe une ordonnance pour mettre fin au cannabis récréatif
Alors que depuis 2022 il est légal de fumer du cannabis, les autorités thaïlandaises ont décidé d'encadrer plus fermement la vente. Les clients, qui sont en majorité des touristes, devront désormais avoir une prescription médicale.
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Faut-il légaliser le cannabis ? La question revient régulièrement en France, où l’on estime que, malgré une politique répressive, 900 000 personnes consomment tous les jours du cannabis, selon l'Office français des drogues et tendances addictives. Certains pays, comme la Thaïlande, ont déjà sauté le pas de la légalisation. En 2022, le pays avait été le premier en Asie à légaliser la culture et la vente de cannabis sans condition ni loi spécifique pour réguler ces activités. Mais le ministère de la Santé a signé mardi 24 juin 2025 une ordonnance pour mettre fin au cannabis récréatif qui doit entrer en vigueur le jeudi 26 juin.
En Thaïlande, les touristes sont les plus grands consommateurs de cannabis et le pays compte plus de 10 000 boutiques officielles, dont plusieurs centaines à Phuket, dans le Sud. Haan est un vendeur aux yeux un peu rougis. Sur son comptoir, des dizaines de bocaux en verre sont exposés. "Celui-ci sent très bon, dit-il. Regardez, sentez… Je vais vous montrer le meilleur que j’ai, il rend heureux, énergique, bavard, et surtout pas endormi !" Depuis trois ans, seules les fleurs de cannabis, l’herbe, peuvent être vendues pour environ 10-15 euros le gramme. Les huiles ou les bonbons, sont interdits à la vente s’ils contiennent plus de 0,2% de THC.
Haan, le vendeur de Phuket, a une licence officielle. Il doit rendre compte chaque mois de tous ses achats et ventes aux autorités, en plus de respecter certaines règles.
"Il est interdit de fumer dans la boutique, interdit aussi de vendre aux moins de 20 ans et aux femmes enceintes."
Haan, un vendeur de cannabissur franceinfo
Une entorse au règlement, tout de même, dans cette boutique : un panneau indique, en français et en anglais, "1 joint acheté, 1 joint offert". Les promotions sont pourtant interdites.
Pour ce qui est de la production, tout le monde peut faire pousser du cannabis, mais il faut une licence pour le vendre. Les infractions sont sanctionnées par des amendes entre 500 et 1 300 euros. Ça, c’est la théorie. Comme dans d’autres secteurs en Thaïlande, le manque de contrôle ou la corruption permettent jusqu’ici à de nombreux producteurs et vendeurs de cannabis de contourner la loi.
L'ordonnance du 24 juin, une mesure politique ?
Le ministère de la Santé a donc signé le 24 juin une ordonnance pour réguler plus fermement la vente de cannabis. D’après celle-ci, les clients devront désormais avoir une prescription médicale pour acheter du cannabis. Ce serait un gros changement pour les vendeurs, avec la crainte que seules les grandes entreprises survivent. C’est en tout cas ce qui inquiète Mickey, une vendeuse de Phuket : "J’aurais besoin d’un médecin 15 heures par jour. Ici, c’est impossible. Vous savez combien j’ai investi dans cette affaire ? Plus de 135 000 euros. Je suis très agacée de ces changements, ça m’affecte beaucoup... Déjà que je ne génère pas de grands bénéfices."
Le marché du cannabis génère plus d’un milliard d’euros par an en Thaïlande et sans loi spécifique pour le réguler, il est devenu très compétitif. Officiellement, le gouvernement s’inquiète de la contrebande. Depuis un an, 800 voyageurs dont plus de 50 Britanniques ont été arrêtés dans les aéroports thaïlandais avec du cannabis dans leurs valises. Autre préoccupation : la santé des jeunes. Chez les 18-19 ans, ils sont 10 fois plus nombreux à consommer du cannabis depuis la légalisation.
Enfin, c’est une mesure politique. Le parti au pouvoir, élu en 2024, a fait campagne en promettant de re-criminaliser le cannabis. C’est toujours son objectif à long terme. Même si l’ordonnance signée par le ministère n’impose pour le moment qu’un usage médical du cannabis, reste à savoir si ces règles seront respectées dans la pratique.
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