En Afrique du Sud, le trafic de dreadlocks en plein développement
De plus en plus de vols ont lieu en pleine journée, en public. Les mèches de cheveux sont ensuite revendues au marché noir.
Des voleurs de cheveux. C'est le trafic étonnant qui se produit à Johannesburg, en Afrique du Sud, où des dreadlocks sont coupées en pleine journée, en public. Les criminels agissent souvent armés de paires de ciseaux ou d'objets tranchants, parfois même de couteaux. Ils coupent les dreadlocks des passants dans la rue. Les Sud-Africains appellent cela le "cut and run" depuis l'apparition du phénomène, il y a environ cinq ans. Littéralement "couper et courir".
Lungiswa, une étudiante faisait son marché il y a deux ans lorsqu'on lui a coupé les cheveux. "Normalement, je mets toujours un bonnet, ou je couvre mes cheveux avec un foulard, raconte-t-elle. Ce jour-là je ne l’ai pas fait, ça m’était égal. Alors que je marchais dans la rue, deux hommes sont arrivés vers moi. Je pensais qu’ils allaient prendre mon téléphone."
Mes cheveux sont la dernière chose à laquelle je pensais. Un des deux avait des ciseaux. Ils m’ont immobilisée et ont commencé à couper l’arrière de mes cheveux.
Lungiswaà franceinfo
Depuis, elle couvre ses cheveux. Beaucoup de gens ont peur, certains préfèrent même se faire couper leurs dreads et se coiffer de tresses bon marché pour éviter les agressions.
Revendues une fortune
Les criminels vendent ensuite à la sauvette ces mèches de cheveux, dans les mêmes rues du centre-ville où ils les volent, parfois pour une vraie fortune. Celles de Lungiswa valent plus de 300 euros, selon un coiffeur. Certains salons les vendent environ 500 euros, pour en faire des extensions. Mais d’autres coiffeurs, comme Majestic, présent lui aussi dans le centre-ville, refuse d’acheter ces dreadlocks volées. Il vend uniquement celles que ses clients veulent se faire enlever dans son salon.
Selon le coiffeur, la hausse des attaques dans le centre-ville est liée à la mode et au retour de toute une génération de sud-africains vers les dreadlocks. "C’est une révolution nationale des cheveux. Les gens s’intéressent de plus en plus à ça et ne sont pas aussi patients que ceux qui ont fait pousser leurs dreadlocks pendant plusieurs années. Donc il y a une demande et les criminels vont directement les voler sur la tête", explique-t-il.
Il est difficile d’avoir des chiffres pour connaître le nombre de porteurs de dreadlocks en Afrique du Sud et encore plus compliqué d’avoir des statistiques sur le nombre d’agressions. Le porte-parole de la police reconnaît que très peu de victimes portent plainte, par honte, selon lui.
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