En Allemagne, l'arrivée d'un musée de la saucisse dans un ancien camp de concentration suscite l'indignation
Une commune a annoncé son souhait d’ouvrir un musée de la saucisse sur le site d’un ancien camp de concentration de la Seconde Guerre mondiale, avant finalement de renoncer.
La nouvelle a suscité le choc et l’indignation. Quelques jours à peine après que l’Allemagne toute entière a commémoré la journée du 27 janvier, consacrée depuis une vingtaine d’années "Journée à la mémoire des victimes du national-socialisme", il a été question d’ouvrir un musée célébrant la saucisse sur le site d'un ancien camp de concentration dans l'Etat régional de Thuringe.
L'initiative émanait de la petite commune de Mühlhausen, à trois heures de route environ au sud-ouest de Berlin. Dans cette région, la spécialité est la thüringer bratwurst, une saucisse grillée délicieuse et connue dans tout le pays. Un musée lui est consacré dans la région depuis bientôt treize ans, mais il est jugé trop petit. Un déménagement est donc envisagé. Sauf que le site choisi pour accueillir le nouveau musée fait rapidement polémique : il s'agit d'un camp voisin du camp plus grand de Buchenwald. Un camp-satellite où ont été retenues captives des centaines de femmes juives polonaises et hongroises en provenance du camp d’Auschwitz, dans la Pologne voisine, entre septembre 1944 et février 1945. Ces femmes venaient ici pour travailler de force dans une usine d’armement.
Le projet abandonné au profit d'un site commémoratif
Vendredi soir, alors que la communauté juive évoquait un "manque de sensibilité" et de "conscience historique" et que plusieurs voix se sont élevées contre ce projet, le maire social-démocrate de Mühlhausen et le président de l’actuel musée de la saucisse sont revenus sur leurs intentions. Ils se sont excusés, assurant même ne pas connaître l’histoire du lieu. Il est vrai que rien n’indique ce qui s’y est passé.
Cet ancien camp a été totalement négligé. Le lieu sert à des panneaux solaires installés sur les toits des bâtiments. Si bien que cette polémique aura eu au moins deux avantages, faire connaître un peu plus cette saucisse en dehors des frontières allemandes, mais surtout, surtout, mieux respecter ce lieu de mémoire. Un site commémoratif sera édifié à l’emplacement du camp. Des plaques et des écrits rappelleront le passé sombre de Mühlhausen, une commune qui avait, semble-t-il, oublié un peu vite les atrocités qui y ont été perpétrées.
À regarder
-
Vagues, rafales : la tempête Benjamin a battu des records
-
Tempête Benjamin : sauvetage en pleine mer
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
Cancer : grains de beauté sous surveillance grâce à l'IA
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter