En Australie, les saisonniers devront être payés au salaire minimum
Chaque année, des milliers de jeunes européens partent travailler dans les fermes australiennes où, pendant les récoltes, ces saisonniers sont payés au rendement dans la majorité des cas. Ce mode de paiement vient d'être remis en cause par l'équivalent australien du Conseil des prud'hommes.
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La Fair Work Commission a décrété que désormais, tous les travailleurs saisonniers en Australie devraient être payés au moins l'équivalent du salaire minimum, c'est-à-dire 25 dollars de l'heure, soit environ 16 euros. Une décision prise car plusieurs rapports et enquêtes ces dernières années ont démontré qu'il y avait de nombreux abus en la matière et que parfois, même quand on travaille très dur, c'est impossible de gagner au moins l'équivalent du salaire minimum. C'est par exemple ce qui est arrivé à Victor, un jeune Français qui a travaillé quelques semaines dans une exploitation viticole. "Cela consistait à enrouler les branches des vignes autour de fil de fer, raconte Victor. On était payé par branche enroulée, 11 centimes nets par branche et c'était vraiment catastrophique. On se donnait vraiment, on était dans les 10% qui se donnaient le plus et on arrivait à 9 dollars de l'heure."
Neuf dollars de l'heure, ça fait un peu moins de six euros, et c'est donc moins de la moitié du salaire minimum australien. Les agriculteurs contestent vivement cette décision. Michael, produit des cerises près de la ville d'Orange. Et s'il doit payer tout le monde au salaire minimum, il risque au final de ne pas pouvoir récolter toute sa production à temps. "Malheureusement, ça va nous pousser à prendre des décisions très vite", estime-t-il.
"Si nos saisonniers ne font pas l'affaire dès la première demi-journée, on devra les licencier. Et nous pourrions ainsi nous retrouver dans une situation inédite, où nos fruits pourrissent sur pied."
Michael, agriculteurà franceinfo
D'autres agriculteurs font également remarquer que cette décision pénalise aussi les travailleurs les plus productifs. Avec cette décision, ils toucheront au final moins par kilo récolté que ceux qui travaillent moins vite.
La main d'œuvre manque à cause du Covid-19
La difficulté supplémentaire pour ces agriculteurs, c'est que les frontières de l'Australie sont fermées depuis le début de la pandémie, en mars 2020, et que ces travailleurs saisonniers sont essentiellement des étrangers. À l'image de Victor, il s'agit bien souvent de jeunes européens qui viennent en Australie avec un visa appelé Vacances Travail. En décembre 2019, il y en avait 120 000, parmi lesquels 25 000 français. Un an plus tard, ils n'étaient plus que 40 000. C'est un vrai problème pour les agriculteurs, puisque ces jeunes constituent l'essentiel de leur main d'œuvre saisonnière. La récolte des cerises ,ici, va commencer d'ici une quinzaine de jours. Et Guy Gaeta, qui aura à ce moment là besoin de recruter une cinquantaine de personnes, n'est pas du tout sûr qu'il y arrivera cette année. "L'année dernière, je savais qu'on se débrouillerait, il restait encore environ 80 000 backpackers en Australie, explique-t-il. Mais cette année, je ne suis pas aussi confiant."
"On est habitué à ce que Mère nature nous prenne nos récoltes. Mais les perdre parce qu'il n'y a personne pour ramasser, c'est du jamais vu."
Guy Gaetaà franceinfo
En tout cas cette pénurie de main d'œuvre tombe très mal. Après dix ans de sécheresse, on s'attend cette année à une production record en Australie, qui devrait froler en valeur les 50 milliards d'euros.
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