En Hongrie, l'Union européenne suspend le programme Erasmus dans la plupart des universités
La Commission européenne estime que ces établissements d'enseignement supérieur sont devenues des fondations privées contrôlées par le Premier ministre Viktor Orban. Son entourage assure qu'un compromis avec Bruxelles est possible.
C’est un coup dur pour les étudiants hongrois. Les universités du pays ne sont plus éligibles au programme Erasmus, le programme d’échanges financé par l'Union européenne qui permet à des étudiants de toute l’Europe de passer six mois dans un autre pays. Si l’UE suspend sa coopération avec 21 universités hongroises – la quasi-totalité des établissements d’enseignement supérieur - c’est parce que le Premier ministre Viktor Orban a transformé ces lieux d'enseignement en fondations privées, pour se constituer un trésor de guerre au cas où il perdrait les élections.
Des universités devenues la "caisse noire" d'un parti
Le Premier ministre a en effet doté les universités de châteaux et de propriétés appartenant à l’Etat, et les a placées sous le contrôle de ses ministres et de son parti. Ça n’existe nulle part ailleurs en Europe. Et pour la Commission européenne, pas question de donner l’argent d’Erasmus – 40 millions d’euros par an, tout de même – à des universités qui sont devenues la "caisse noire" d’un parti et qui ont complètement perdu leur indépendance.
Pourtant, depuis 2004, l’année où la Hongrie a intégré l’Union européenne, des dizaines de milliers de jeunes hongrois ont profité d'Erasmus. En 2020, ils étaient 22 000. Et des dizaines de milliers de jeunes français, espagnols, allemands sont venus dans le pays grâce au programme. Des enseignants y ont aussi participé. La Commission européenne suspend aussi jusqu’à nouvel ordre d’autres coopérations avec les autorités hongroises, comme par exemple le programme Horizon, qui finance des projets de recherche entre des universités européennes.
Le gouvernement doit proposer des changements
En réplique, Viktor Orban a accusé Bruxelles de vouloir se venger sur la jeunesse hongroise. Mais son directeur de cabinet a indiqué que la Hongrie était prête à un compromis avec Bruxelles. Cela fait des mois que la Commission européenne explique que les universités hongroises ne peuvent pas être dirigées par des politiciens du parti au pouvoir, qu’il y a un énorme conflit d’intérêt. Le gouvernement Orban devrait proposer des changements dans la gestion des universités. Reste à voir si ces changements seront suffisants pour Bruxelles.
Que va-t-il advenir des étudiants étrangers - Français notamment - qui voudraient partir en Erasmus en Hongrie ? Ceux qui ont déposé leur dossier avant le 15 décembre 2022, ne sont pas touchés par cette mesure : ils pourront partir en Hongrie cette année. Mais pour ceux qui souhaitaient déposer leur candidature en 2023, c’est plus incertain. En Hongrie, il y a encore des universités qui n’ont pas été privatisées, comme Elte, la plus grande université de Budapest. Là, Erasmus continue sans problème. Pour les autres, il faut vraiment se renseigner auprès de son université en France.
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