En Inde, un temple dédié au dieu Ram bientôt construit sur le site d'une ancienne mosquée
Le 5 août dernier, le Premier ministre indien Narendra Modi a présidé la cérémonie religieuse pour le début du chantier du temple Ram dans la ville d'Ayodhya, à l'endroit même où des hindouistes avaient illégalement détruit une ancienne mosquée.
Religion et politique sont de plus en plus mêlés en Inde, et un événement vient de le rappeler : le 5 août dernier, le Premier ministre est venu présider la cérémonie religieuse organisée pour le début du chantier du temple Ram, dans la ville d’Ayodhya, au nord du pays. Ce temple s’élèvera sur le lieu le plus contesté de l’histoire moderne indienne, là où des hindouistes ont détruit illégalement une ancienne mosquée.
2 000 personnes tuées, principalement des musulmans
Cette construction s'apparente à une victoire politique pour les hindouistes, puisqu'elle était l’une des principales promesses du parti nationaliste hindou du BJP depuis 30 ans et du Premier ministre Narendra Modi au pouvoir aujourd’hui. Pour les hindous orthodoxes, ce site d’Ayodhya est très important puisqu'ils le considèrent comme le lieu de naissance du dieu Ram. Depuis 50 ans, ils réclament que soit érigé ici un temple de Ram, en lieu et place de la mosquée construite par les Moghols au XVIe siècle.
Cette clameur a été instrumentalisée et en 1992, lorsque des milliers d’hindouistes ont envahi le site et détruit la mosquée d’Ayodhya. Un acte criminel qui a entraîné des émeutes religieuses, qui ont coûté la vie à plus de 2 000 personnes, principalement des musulmans. C’est l’un des épisodes les plus violentes et traumatisants de l’histoire indienne récente, et qui a profondément divisé les communautés.
Un site considéré comme "La Mecque" des hindous
L'année dernière, la justice a pourtant donné raison aux hindous. La cour suprême a dû trancher dans ce dossier compliqué et explosif et elle a rendu une décision étonnante, voire contradictoire : d’un côté, elle reconnaît que la destruction de la mosquée est un acte criminel, mais elle a tout de même offert le site d’Ayohdya à la partie hindoue incriminée, pour y construire un temple. Alors que les musulmans recevront une autre terrain proche de là, pour y bâtir une nouvelle mosquée.
Narendra Modi était donc le 5 août dernier l’invité d’honneur de la cérémonie religieuse. Tout habillé de safran, la couleur de l’hindouisme, il a réalisé l’essentiel des offrandes. C’était la première fois qu’un Premier ministre venait de manière officielle prier sur ce site considéré par beaucoup comme "La Mecque" des hindous. Ce qui envoie un message clair : le temple de Ram est aujourd’hui un temple de la république. "Cette cérémonie oblitère toute séparation entre la religion et l’Etat", analyse Nilanjan Mukhopadhyay, auteur spécialiste du nationalisme hindou.
Le dieu Ram n’est plus un dieu, mais il est converti en symbole du nationalisme indien. Et tous les Indiens qui appartiennent aux minorités religieuses ou qui sont opposés à cette vision n’auront plus voix au chapitre.
Nilanjan Mukhopadhyayà franceinfo
Le gouvernement assure que le gigantesque temple sera terminé dans environ trois ans, soit juste avant les prochaines élections parlementaires.
À regarder
-
Décès d'une femme : les ratés du Samu ?
-
Grues effondrées : tornade meurtrière dans le Val d'Oise
-
De nombreux sites paralysés à cause d'une panne d'Amazon
-
Hong Kong : un avion cargo quitte la piste
-
Quand Red Bull fait sa pub dans les amphis
-
Ces agriculteurs américains qui paient au prix fort la politique de Trump
-
ChatGPT, nouveau supermarché ?
-
Eléphants : des safaris de plus en plus risqués
-
Concours de vitesse : à 293 km/h sur le périphérique
-
Églises cambriolées : que deviennent les objets volés ?
-
Quel était le système de sécurité au Louvre ?
-
La Cour des comptes révèle les failles de sécurité du musée du Louvre
-
Cambriolage du Louvre : ces autres musées volés
-
Cambriolage au Louvre : l'émotion et la colère de Stéphane Bern
-
Famille royale : Andrew, le prince déchu
-
Promeneurs, joggeurs : la peur des chiens
-
Vol des bijoux au Louvre : sept minutes pour un casse spectaculaire
-
Au cœur de la traque des migrants
-
Mouvement "No Kings" aux États-Unis : sept millions d'Américains sont descendus dans les rues contre Donald Trump
-
Allocations familiales : vers un coup de rabot ?
-
Un braquage a eu lieu au Louvre dimanche matin à l'ouverture
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter