"La police croate, c'est l'une des pires au monde" : des milliers de migrants, coincés sur la route des Balkans, dénoncent la violence des refoulements
Ils sont Afghans, Syriens, Kurdes ou Pakistanais et tentent de fuir la répression ou la guerre. Mais les portes de l’UE via les Balkans occidentaux restent inaccessibles.
Des milliers de personnes sont toujours bloquées aux portes de l'Union européenne, notamment en Serbie et en Bosnie-Herzégovine. Elles tentent régulièrement la traversée illégale des frontières hongroise et croate au sud-est de l’Europe, souvent après avoir payé les réseaux de passeurs. Sur les deux premiers mois de cette année, l'agence Frontex a recensé près de 8 400 tentatives dans les Balkans occidentaux, en grande majorité des Afghans qui fuient la répression meurtrière du régime des Talibans, mais aussi des Syriens, des Kurdes ou des Pakistanais.
Pour entrer dans l'Union européenne, ces personnes empruntent des parcours souvent dangereux. Celles bloquées dans le nord-ouest de la Bosnie tentent souvent des difficiles traversées par les montagnes et les rivières qui séparent le pays de la Croatie. Les accidents ne sont pas rares lors de ces tentatives, et ces passages illégaux de la frontière croate sont devenus particulièrement compliqués. Avec son intégration à l'espace Schengen le 1er janvier dernier, la Croatie a de plus bénéficié d'importants soutiens financiers de l'Union européenne et dispose aujourd'hui de matériel de pointe pour surveiller ses 1 300 km de frontière terrestre. Et les méthodes de la police croate sont particulièrement dénoncées par les ONG. Depuis des années, celles-ci rapportent en effet des cas de violences, notamment lors des "push back", ces refoulements illégaux qui empêchent les personnes de déposer une demande d'asile. "La police croate, c'est l'une des pires au monde", affirme Takuor. Cet Afghan d'une quarantaine d'années a récemment été renvoyé dans un camp de réfugiés en Bosnie.
"Quand les policiers vous attrapent, ils vous frappent et ils vous prennent tous vos vêtements, votre argent et votre téléphone. Et ensuite, ils vous renvoient en Bosnie ou en Serbie."
Takuor, un migrant afghanà franceinfo
Ces dernières semaines, ces refoulements ont pris une ampleur inédite. Selon les médias locaux, depuis le mois de mars, les autorités croates procéderaient à des renvois par bus de centaines de personnes vers la Bosnie-Herzégovine, ce que confirme Silvia Maraone, responsable de l'ONG IPSIA à Bihac. "Un accord bilatéral signé entre la Croatie et la Bosnie a commencé à être appliqué en vertu duquel la Croatie renvoie des personnes vers l'État bosnien. Aujourd'hui encore, il y a des milliers de personnes entre la Serbie et la Bosnie qui essaient de passer par la Croatie puis vers les autres pays européens", explique-t-elle. Selon le Conseil danois pour les réfugiés, entre janvier 2020 et décembre 2022, la police croate aurait procédé à plus de 30 000 refoulements à cette frontière de l'Union européenne. Dans 13% des cas, ces renvois, souvent violents, ont concerné des enfants et des familles.
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