Expliquez-nous... Les gilets jaunes
Alors que l'Elysée se dit en "vigilance totale" face au mouvement des "Gilets jaunes " qui appelle à une mobilisation nationale et des blocages, samedi 17 novembre, contre la hausse du prix des carburants, focus de franceinfo sur cette mobilisation.
Le mouvement est né d'une utilisation des réseaux sociaux dans ce qu'ils ont de viral, autour d'un sujet fédérateur - les prix et la taxation des carburants- dans un contexte de mécontentement plus global et de défiance vis à vis des structures qui d'ordinaire coordonnent les mouvements de contestations: partis politiques et organisations syndicales.
Naissance sur internet, alimentation et coordination via les réseaux sociaux
Le mouvement est parti de pétitions lancées sur internet, notamment celle "pour une baisse du prix du carburant à la pompe", lancée il y a cinq mois, régulièrement relancée et signée par près de 810.000 personnes.
Elle a été suivie, mi-octobre, d'un appel à un "blocage national contre la hausse du carburant" le 17 novembre, lancé au départ par deux chauffeurs routiers, puis d'appels à déposer un gilet jaune sur son tableau de bord en signe de mécontentement, décliné dans différents montages photos et vidéos, transmis de clics en clics.
Un mouvement qui se veut apolitique mais soutenu par des personnalités politiques
De nombreux internautes qui initient ou relaient pétitions et appels au blocages ne veulent pas être associés à des partis politiques.
Plusieurs personnalités politiques, au Rassemblement National, à la France Insoumise, chez les Républicains ont dit soutenir la mobilisation, parfois "à titre personnel", en prenant garde de ne pas apparaitre comme récupérant le mouvement - tout en l'alimentant parfois.
Du côté des syndicats, la CFDT dit "comprendre l'exaspération mais ne pas soutenir les blocages". La CGT dénonce de la même façon une "instrumentalisation de l'exaspération", une colère "légitime" mais aux "ressorts obscurs" et des "solutions préconisées" qui "demeurent floues".
Les uns et les autres redoutent aussi d'éventuels débordements auxquels ils ne veulent pas être associés.
Des appels au blocage rencensés mais sans organisateurs définis
La conséquence du fait que la mobilisation des gilets jaunes se fasse sans corps intermédiaires est qu'elle est, de fait, dépourvue de leaders, sans réels organisateurs, sans services d'ordre, ni services de presse. Il est de fait impossible de prévoir l'ampleur et la concrétisation des éventuels blocages ni la façon dont ils pourraient se dérouler.
Un petit groupe d'internautes a créé un site avec une carte interactive qui liste des centaines de points de blocages, mais le site ne fait que recenser les annonces de mobilisations qui lui parviennent. Il ne les organise pas. Lorsqu'on clique sur un site de blocage, on trouve une heure de rendez-vous et un lieu, mais la plupart du temps rien de plus.
Le site en question rappelle ce que dit la loi: fait que pour manifester une déclaration doit être déposée en préfecture, que bloquer un péage ou une autoroute est interdit, mais le site publie aussi une "check list" au ton humoristique de ce qu'il faut prévoir le 17 novembre: gilets jaunes, thermos et réchauds mais aussi "barrières", "sacs poubelles pour couvrir les radars", "remorques avec fumier"...
Le ministre de l'intérieur a indiqué qu'aucune manifestation ne serait interdite "si elle ne menace pas l'ordre public et n'entrave pas la circulation", mais qu'aucun "blocage total" ne sera permis.
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