Comment parler des écrans en famille ?

Un rapport parlementaire préconise d'interdire les réseaux sociaux avant 15 ans. Comment parler des écrans en famille de façon apaisée ? franceinfo junior invite Virginie Sassoon, directrice adjointe du Clemi et coautrice du livre "Faire la paix avec nos écrans" (Flammarion).

Article rédigé par Estelle Faure
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Virginie Sassoon, directrice adjointe du Clemi, présente son livre "Faire la paix avec nos écrans", coécrit avec François Saltiel. (ESTELLE FAURE / FRANCEINFO)
Virginie Sassoon, directrice adjointe du Clemi, présente son livre "Faire la paix avec nos écrans", coécrit avec François Saltiel. (ESTELLE FAURE / FRANCEINFO)

Chaque dimanche, les enfants posent leurs questions sur l'actualité aux invités de la journaliste Estelle Faure.

Dans cette nouvelle émission, des élèves de CM2 de l'école Étienne Dolet à Alfortville (Val-de-Marne) s'interrogent sur un sujet qui fait souvent débat en famille : les écrans. Un sujet d'actualité après la remise du rapport d'une commission d'enquête parlementaire sur les effets psychologiques de TikTok sur la jeunesse (rapport qui préconise notamment d'interdire les réseaux sociaux avant 15 ans).

Pour en parler, Estelle Faure a invité Virginie Sassoon, directrice adjointe du Centre pour l’éducation aux médias et à l’information (Clemi) et coautrice avec François Saltiel du livre Faire la paix avec nos écrans, qui vient de paraître chez Flammarion.

La première question d'enfant revient à Inès : "Pourquoi ne faut-il pas trop regarder les écrans ?" C'est pour "protéger votre santé physique et mentale", résume l'invitée, par exemple "protéger le soir ton sommeil" mais aussi pour inciter les jeunes à faire autre chose que regarder les écrans : "bouger, jouer au ballon, au tennis ou tous les sports que tu aimes pratiquer".

Quel temps sur les écrans ?

"J'aimerais savoir si on a le droit de regarder tous les jours les écrans ?" questionne à son tour Elias.

"Ça dépend dans quel contexte, avec qui, à quelle heure et pour quoi faire", répond Virginie Sassoon, avant de donner différents exemples plus ou moins néfastes pour les enfants, par exemple jouer à des jeux qui mettent en colère.

"Les questions que tu peux te poser c'est : est-ce que j'apprends quelque chose, est-ce qu'après je me sens bien ou au contraire, est-ce que ça m'énerve ? C'est une bonne manière pour voir si le temps d'écran se justifie tous les jours."

Et les parents ?

Lilas et Noémie soulèvent un paradoxe : "Les parents disent de ne pas regarder la télé ou le téléphone mais je trouve qu'eux ne font pas attention, ils regardent presque tout le temps. Les parents ont-ils le droit de regarder les écrans davantage que les enfants  ?"

C'est parfois une question d'obligation professionnelle, répond d'abord Virginie Sassoon. "Ceci dit, les parents doivent montrer l'exemple. C'est plus facile de passer des moments déconnectés si tout le monde est sans son écran. C'est un travail à faire, un dialogue à avoir. Je vous invite à interpeller vos parents sur ce sujet, à ne pas hésiter à les faire réfléchir sur leur propre usage, justement pour avoir plus de temps ensemble pour profiter."

L'enjeu pour les parents, c'est aussi d'expliquer à leurs enfants pourquoi ils mettent en place des règles pour leur santé et dans ce cas, tout le monde "fait équipe ensemble, on n'est plus l'un contre l'autre avec les écrans au milieu, on est ensemble face à un système qui essaie de nous prendre notre temps et notre attention".

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