Le G20 dix ans après : où en sont les promesses des débuts ?
Le premier véritable sommet du G20 s'est tenu il y a dix ans, en novembre 2008. Quels étaient les espoirs d'alors ? Et où en est-on ?
A mesure que les sommets multilatéraux se succèdent, c’est un peu toujours la même chose. Tout le monde autour de la table avec Donald Trump qui fait la tête, qui s’isole et qui refuse le dialogue multilatéral. On l’a vu il y a quelques mois avec le fiasco du sommet de l’OTAN sans déclaration finale commune ou encore lors du sommet récent de l’APEC où Trump ne s’est même pas rendu, y envoyant son vice-président Mike Pence, et là encore sans déclaration finale en raison des divergences de vue sur le commerce mondial entre les Etats-Unis et la Chine.On le sait, Donald Trump préfère le bilatéral, c’est dans ce cadre qu’il peut négocier les meilleurs accords, parce qu’aucune puissance seule n’est en mesure de concurrencer les Etats-Unis, là où c’est le cas quand elles se coalisent.
C’est un peu le pari de Macron d’ailleurs. Qu'America First devienne America Alone. Mais pour cela il faudrait être unis, ce qui est loin d’être le cas.
Le premier G20, si proche, si loin
Le premier G20, c’est finalement récent, dix ans seulement même si l’idée d’un G20 avait émergé dès la fin des années 1990 quand on a commencé à se dire qu’il devenait de plus en plus difficile de garantir la stabilité financière du monde entre les vieux pays industrialisés sans les économies émergentes.
Mais tout le calendrier s’accélère sous l’effet de l’urgence liée à la crise économique. En octobre 2008, George W. Bush et les grands dirigeants européens, Nicolas Sarkozy et Gordon Brown en tête proposent de sortir du cadre étriqué du G7, et un mois plus tard, le 15 novembre se tient le premier G20 à Washington.
C’est un peu le gouvernement du monde qui vient de faire ses tout premiers pas. Pour la première fois, pays riches et pays émergents se sont réunis au plus haut niveau. Les 20 chefs d'Etat veulent coopérer pour sauver l’économie mondiale.
Et Nicolas Sarkozy y voit un moment historique :
C’est historique qu’ici, aux Etats-Unis, l’administration américaine accepte de faire mouvement sur des sujets où, historiquement (ce n’est pas une question de républicains ou de démocrates), historiquement, toutes les administrations américaines avaient refusé de faire mouvement.
Nicolas Sarkozy
Les Etats-Unis qui jouent la carte du multilatéralisme pour sortir de la crise
Quand on voit aujourd’hui à quel point Donald Trump considère que le multilatéralisme n’est pas la solution aux problèmes, mais le problème lui-même pour paraphraser Ronald Reagan qui parlait ainsi de l’Etat au début des années 1980, on mesure le chemin parcouru !
Mais en 2008, avec un George W. Bush qui allait quitter le pouvoir, le nouveau président Barack Obama venait d’être élu avec une promesse de renouer avec le multilatéralisme, et surtout une crise extrêmement violente pour les Etats-Unis, le pays joue le jeu des solutions communes. A l’époque, essentiellement, l’idée d’une politique de relance dans les pays du G20 et de mesures pour éviter la fuite en avant de la financiarisation sans garde-fou, en s’attaquant notamment aux paradis fiscaux.
L'espoir d'un "gouvernement du monde" et la réalité du monde
Deux tiers de la population mondiale et 85 % de la richesse mondiale, si ce n’est pas le monde entier, on n’en est pas très loin. Et au départ avec deux sommets par an, il y a clairement l’idée de créer les conditions d’une stabilité économique mondiale, et bientôt d’affronter collectivement les grands défis mondiaux. A défis mondiaux, solutions mondiales et donc gouvernance mondiale.
Mais cette belle idée s’est progressivement fracturée sur la réalité des divergences d’intérêts entre les 20 Etats qui composent le G20, mais à chaque fois, les sommets se sont achevés par une déclaration et des principes réaffirmés. Il y a un an en juillet 2017, Donald Trump avait obtenu d’importantes concessions notamment sur le principe du libre-échange dans la déclaration finale.
Cette année, il est bien possible qu’on en sorte sans déclaration finale, ce qui marquerait clairement et publiquement l’échec du G20, dix ans après les promesses des débuts.
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