Ils ont fait l'actu. Quentin Fillon-Maillet, quintuple médaillé olympique à Pékin, assure avoir "encore plein de choses à aller chercher"

20 février 2022, jour de la cérémonie de clôture des JO de Pékin. Les exploits de Quentin Fillon Maillet ont rythmé ces jeux hors norme, sans public et dans une bulle sanitaire drastique en raison du covid-19. Le biathlète ramène cinq médailles dont deux en or et trois en argent. Jamais un Français n'avait décroché autant de médailles dans une même Olympiade. Des médailles "de 500 grammes" chacune raconte-t-il à franceinfo, dans sa valise qui est aussi remplie de "très beaux souvenirs". 

La saison exceptionnelle du quintuple médaillé olympique, s'est terminée par son succès au classement général de la Coupe du monde de biathlon. Après avoir presque tout gagné, le désormais plus célèbre biathlète de France garde la tête froide et reste concentré sur ses objectifs : d’autres globes de cristal, d’autres médailles, d’autres podiums. 

Une nouvelle notoriété à assumer

Lui qui consacre 300 jours par an à son sport s'habitue à son nouveau statut de star dans son Jura natal où il s'entraîne tout l'été. Cette nouvelle notoriété qu’il tente de gérer "avec décontraction" montre à quel point son exploit au JO a été suivi et a fait rêver, notamment à Saint-Laurent-en-Grandvaux, le village du Jura où il réside. "Je perd un peu de ma vie privée parce que les gens essaient d'avoir un petit moment avec moi et je ne peux pas leur reprocher parce qu'ils sont contents de me voir. Ils ont eu beaucoup d'émotions tout cet hiver, donc cela fait vraiment plaisir. Moi, j'essaie de garder les pieds sur terre. J'ai dit, il y a six ou sept ans à mes amis, si jamais je perds pied, il faut vite me ramener sur terre. Mais ce n'est pas toujours évident à gérer. C'est vrai que maintenant, je dois refuser beaucoup d’invitations. Je dois réfléchir avant d'aller sur un événement public ou même simplement aller faire mes courses parce que cela prend une autre dimension. Mais ce n'est pas un problème en soi parce que finalement, je préfère avoir à gérer ce genre de situation en ayant réussi ce que je souhaite de plus grand dans ma carrière ou dans ma vie. Finalement, il y a encore plein de choses à aller chercher".

Une nouvelle notoriété synonyme d’une nouvelle pression sur ses épaules, d’une nouvelle responsabilité aussi qu’il accepte et qu’il inscrit dans le sillage d’autres visages de la discipline comme Martin Fourcade, Raphaël Poirée ou Sandrine Bailly. "Le but premier est quand même la performance. J'ai beaucoup d'ambition, j'ai encore très faim", assure-t-il.

"Oui, c'est une certaine pression, mais ce n'est pas quelque chose qui me fait peur. Moi, je suis là pour me faire plaisir.

Quentin Fillon-Maillet

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Ce qui a changé aussi c’est sa valeur sportive. Plus demandé par les marques, les sponsors, il a renégocié à la hausse certains contrats. Pas "bling-bling", il a investi dans l’immobilier, un projet entamé avant les JO et la recherche sportive plutôt que dans une villa ou une "une grosse voiture". 

Les JO de Milan en 2026 en ligne de mire

Et celui qui a explosé à 29 ans préfère penser à l’avenir. Un avenir d’abord et avant tout sportif. "L’objectif n'est pas que pour l'hiver prochain. Il est sur quatre ans avec les JO de Milan-Cortina. Et l'objectif, c'est déjà d'aller chercher un gros globe de cristal avec des titres de champion du monde sur les quatre prochaines années et bien entendu, d'essayer de faire mieux que ce que j'ai fait sur Pékin. Donc je mets la barre très haute. Mais quand j'étais petit, j'étais très discret, plutôt renfermé. Et puis maintenant, je m'assume un peu plus pleinement."   

L’été du franc-comtois rime avec entraînements et préparation pour la prochaine saison. Quasiment deux entraînements tous les jours, peu importe la chaleur et les conditions. "Donc c'est assez sollicitant pour l'organisme car cela commence en mai pour durer  jusqu'à fin novembre, avant les premières manches de Coupe du monde".

La crainte de rester dans l'ombre de Martin Fourcade

Il apprécie de briller en son nom après avoir longtemps craint de rester dans l’ombre de Martin Fourcade. "Oui, un peu. Ça a été à double tranchant d'être avec lui. Cela a été une vraie chance de le côtoyer dans l'équipe parce qu'il a vraiment apporté beaucoup. Moi, j'ai grandi avec lui pendant sept ou huit ans sur les compétitions ou en stage. Il m'a beaucoup apporté et pas uniquement sur le plan sportif, mais sur plein d'autres domaines. Peut-être que je n'en serais pas là sans lui. Ensuite, le bémol, comme il était très fort, médiatiquement, il raflait tout sur son passage et nous on avait les miettes. Donc cela n'a pas été facile tout le temps. Cela a été un peu frustrant à un certain moment et je me suis dit 'ce n'est pas facile de faire face à un athlète comme lui', mais ça m'a permis de mûrir aussi. Et puis, cela fait partie de ma construction. J'ai une progression, stable mais lente. J’ai éclos vraiment au très haut niveau seulement à 29 ans. Mais il vaut mieux tard que jamais". Il fêtera ses 30 ans le 16 août prochain.