Meurtre à la mosquée de la Grand-Combe : "On veut juste que la justice soit rendue", témoigne le frère de la victime

Le 25 avril 2025, un homme armé d’un couteau pénétrait dans la mosquée de la Grand-Combe dans le Gard. Il poignardait à plusieurs reprises un fidèle, Aboubakar Cissé, venu prier seul le matin. La piste de l’acte islamophobe a rapidement été privilégiée par les enquêteurs.

Article rédigé par Boris Loumagne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des fidèles portent le cercueil d'Aboubakar Cissé après une cérémonie à la Grande Mosquée de Paris, le 5 mai 2025. Le jeune Malien a été assassiné le 25 avril, alors qu'il priait dans la mosquée de Grand-Combe (Gard). (BERTRAND GUAY / AFP)
Des fidèles portent le cercueil d'Aboubakar Cissé après une cérémonie à la Grande Mosquée de Paris, le 5 mai 2025. Le jeune Malien a été assassiné le 25 avril, alors qu'il priait dans la mosquée de Grand-Combe (Gard). (BERTRAND GUAY / AFP)

Quelques heures après le meurtre dans le Gard d’Aboubakar Cissé vendredi 25 avril 2025, un jeune Malien de 22 ans, son petit frère, Sékou, qui réside en Bretagne, recevait un coup de fil qu’il n’est pas prêt d’oublier. "Un mec m’a appelé et m’a demandé si j’étais le frère d’Aboubakar. J’ai dit oui et il m’a alors appris que mon frère était décédé." Sur le moment Sékou n’arrive pas y croire : "Je me suis dit, il faut que j’aille vérifier là-bas". Il décide alors de faire le trajet en bus, depuis Saint-Brieuc en passant par Paris, direction le Gard. Et ce n’est qu’en voyant le corps de son grand frère qu’il réalise. "J’étais traumatisé, je n’arrivais plus à parler", se souvient-il.

Les heures qui suivent sont douloureuses pour Sékou Cissé, entre la tristesse d’avoir perdu un être cher et la peur que le meurtrier de son frère recommence. En effet, Olivier H., de nationalité française, a pris la fuite après avoir commis les faits au sein de la mosquée. "C’est un homme très dangereux", commente Sékou Cissé. Le frère d’Aboubakar se rappelle avoir été soulagé par l’annonce de l’arrestation du meurtrier présumé de son frère.

"Il savait ce qu’il était en train de faire"

En revanche, le jeune homme de 20 ans ne digère pas la récente décision de la justice de transférer Olivier H. de la prison vers un centre psychiatrique, après qu’une expertise a conclu qu’il souffrait de schizophrénie. "J’ai de la colère que ce soit devenu quelque chose de psychiatrique, résume Sékou Cissé. C’est un meurtrier. Il voulait tuer une personne, il a trouvé mon grand frère et il l’a tué. Il était conscient quand il faisait ce qu’il faisait. Il savait ce qu’il était en train de faire".

Plusieurs mois après le meurtre, le jeune Malien tente de tourner la page. Il veut continuer sa vie en France, "ce pays de liberté où chacun a le droit de pratiquer sa religion". Sékou Cissé a trouvé un travail de plombier à Saint-Brieuc dans les Côtes-d’Armor. Désormais il n’attend qu’une chose : "On veut juste que la justice soit rendue."

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