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Philippe El-Shennawy, libéré après 38 ans en prison

Ils ont fait l'actu Sandrine Etoa-Andegue Du lundi au vendredi

24 janvier 2014. Après 38 ans derrière les barreaux, Philippe El-Shennawy est libéré. Condamné à perpétuité pour un braquage en 1975, l'ancien taulard est entré en prison quand Valéry Giscard d'Estaing était président.

franceinfo

Radio France

Publié le 24/07/2014 07:39 Mis à jour le 25/07/2014 07:18

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(Philippe El-Shennawy, sorti de prison il y a 6 mois. © Sebastien Baer / Radio France)

A sa sortie de Fresnes, il est accueilli par son épouse et de très nombreux journalistes. "Comment j'ai fait pour tenir ? " demande Philippe El-Shennawy. "X raisons : les gens qui m'aiment, la non-acceptation et le fait de savoir que j'allais sortir. J'ai envie de vivre, premiers pas dans la vraie vie. Je veux être avec mon épouse, avec mes amis et les gens que j'aime et qui m'aiment. "

Six mois après sa sortie de prison, Philippe El-Shennawy vit dans un appartement, à Créteil, et travaille dans l'événementiel. Mais l'ancien détenu, qui a passé 20 ans à l'isolement, ne se sent pas complètement libre. Il doit respecter des heures de sortie très strictes et porter pendant deux ans un bracelet électronique.

"38 ans, cela ne vous a pas suffi ?"

Sa vie est difficile à organiser. Philippe El-Shennawy a dû par exemple annuler à la dernière minute ses vacances dans le Lot. "Comme tout travailleur, j'ai droit à un certain nombre de jours de vacances par an. En mars, je les ai posés. On m'a demandé où j'allais, avec qui et le juge m'a accordé cinq jours. Et au dernier moment, le parquet a fait appel ". Philippe El-Shennawy n'a donc pas pu partir. "Ou bien je suis un citoyen comme tout le monde, ou bien je suis un cas à part ."

L'ancien détenu a bien du mal à comprendre les motivations de la justice. "Quelqu'un qui est en prison a une sanction à purger. Le but de cette mise à l'écart, c'est que quand la personne sort, elle soit en mesure de se réadapter à la société. Mais quand vous êtes dehors, on vous met que des bâtons dans les roues ". D'où l'impression d'être sur un parcours semé d'embûches : "Quel intérêt de faire ça ? Quel sens cela a-t-il ? On va dire que je me plains... Mais la seule réponse que j'obtiens, c'est 'attendez, 38 ans, cela ne vous a pas suffi ?' "

Il sait qu'il ne rattrapera pas le temps passé en prison, alors Philippe El-Shennawy se concentre sur des choses simples : les travaux dans son appartement de Créteil et le permis de conduire qu'il vient de décrocher, à 60 ans passés.