"En première ligne", un film pour dénoncer les conditions "vraiment dramatiques dans les hôpitaux en Suisse, en France, en Allemagne"
Réalisé par la Suissesse Petra Volpe, ce film coup de poing (sortie le mercredi 27 août) nous présente Floria, infirmière investie qui croit en son métier, malgré le chaos d'un monde hospitalier en souffrance, en Suisse, comme ailleurs.
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Avec un rythme de thriller, En première ligne se veut d'une justesse et d'une vertu presque documentaire, l'une des ambitions de la réalisatrice, Petra Volpe."J'ai vécu avec une infirmière pendant de nombreuses années, raconte-t-elle, et j'ai observé comment les conditions se sont dégradées. Pour nous, c'était vraiment important de faire un film qui ne soit pas seulement un film mais une expérience physique."
"Je voulais vraiment faire battre les cœurs."
Petra Volpeà franceinfo
Le temps d'une journée, on assiste au quotidien de Floria, avec 25 patients dans son service pour seulement deux infirmières de garde, et avec des problèmes qui s'accumulent sans cesse. "C'est un hommage au travail des infirmières, explique la réalisatrice, alors on devait être super précis et ne pas faire d'erreurs, parce qu'on a mis le travail au centre de la narration."
"On pense que c'est normal qu'ils fassent ce travail"
Le troisième long métrage de la réalisatrice est résolument politique, même s'il ne s'appuie que sur des faits. Et il dénonce le fait qu'en Suisse alémanique, comme en France, le manque de moyens de l'hôpital public est criant. Il s'agit donc d'un hommage à ces soignants souvent mal payés, mal considérés, sous pression, qu'on applaudissait chaque soir au temps du Covid, mais dont les conditions ne se sont pas améliorées depuis.
"La colère est toujours pour moi une énergie, dit Petra Volpe, c'est l'injustice qui m'indigne. On pense que c'est normal qu'ils fassent ce travail, il y a de plus en plus de violence contre les infirmières."
"C'est un travail que les femmes font à 80%, on ne prend pas au sérieux les problèmes qu'elles ont."
Petra Volpeà franceinfo
"Les conditions sont vraiment dramatiques dans les hôpitaux en Suisse, en France, en Allemagne, dénonce la réalisatrice. Il n'y a pas assez d'infirmières et ça a un grand effet sur les patients et le personnel. Ça devrait être, je pense, un grand sujet dans la politique, dans la société."
Pour ne rien gâcher, on retrouve dans le rôle de Floria la comédienne Léonie Benesch, déjà excellente dans La Salle des profs, film au discours similaire sur les enseignants, sorti en mars 2024.
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