La cohabitation intergénérationnelle solidaire

Dans les grandes villes, où la tension locative est toujours forte, beaucoup d’étudiants sont toujours à la recherche d’un logement abordable. Parmi les pistes à explorer, la cohabitation intergénérationnelle solidaire.

Article rédigé par Olivier Marin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La cohabitation entre moins de 30 ans et plus de 60 ans permet souvent des échanges gagnant-gagnant. (CLAIRE-LISE HAVET / COLETTE)
La cohabitation entre moins de 30 ans et plus de 60 ans permet souvent des échanges gagnant-gagnant. (CLAIRE-LISE HAVET / COLETTE)

La cohabitation intergénérationnelle solidaire : comment ça marche et qui est concerné ? C’est un échange volontaire et solidaire entre deux personnes. Elle permet à quelqu’un, âgé de plus de 60 ans, de louer une partie de son logement à un étudiant ou un jeune actif de moins de 30 ans. Généralement, il s'agit d'une chambre libre dans une maison ou un appartement.

L’idée est que ce soit gagnant-gagnant : pour le jeune, il paye moins cher qu’un loyer classique, pour le senior, cela permet de rompre l’isolement et assure un complément de revenus.

Quelles règles à respecter ?

La pratique est encadrée. C’est inscrit dans la loi, il y a une charte. On parle de renforcer le lien social. L’habitat est partagé de manière solidaire.

Juridiquement, il y a un contrat entre les deux parties, qui indique que la personne de plus de 60 ans peut louer à un jeune, moyennant une contrepartie financière modeste. Dans le parc privé, cette compensation est convenue librement. Dans le parc social, elle est calculée au prorata du loyer et des charges.

Dans le contrat, il est dit que le jeune peut réaliser des menus services, par exemple, faire quelques courses. L’esprit est vraiment celui de l’entraide et de la solidarité. La charte précise que le binôme est accompagné dans chaque étape par un organisme dédié ou une association qui met en relation et s’occupe des dossiers.

Comment les trouver à qui s’adresser ?

Il existe le réseau Cohabilis, spécialiste de l’habitat partagé, avec des référents un peu partout en France. Il y a aussi Ensemble 2 générations, qui dispose d’une trentaine de relais en France. Citons également le temps pour toit qui se développe notamment dans l’Ouest, ou encore en Île-de-France le Pari solidaire.

Il y a aussi la start-up Colette qui présélectionne les profils et a déjà formé 2.500 binômes ces dernières années. Au-delà de l’aspect solidaire, c'est un vrai potentiel de logement. Rien qu'à Paris, plus de 100.000 seniors disposent d’une chambre inoccupée à leur domicile.

Les organismes accompagnent les binômes pour des cohabitations qui vont en moyenne d’un mois (minimum) jusqu’à une année universitaire. Si cela paraît intéressant pour le jeune, le senior peut montrer des réticences, parfois des appréhensions, qu’il faut lever en faisant preuve de pédagogie.

Cependant le modèle est bien encadré, n'a pas d’imposition fiscale, et il est éligible aux APL (aides personnalisées au logement).

La cohabitation intergénérationnelle solidaire ne va certes pas résoudre la pénurie de logements étudiants, mais cette initiative a le mérite d’exister. Elle se développe et fournit la preuve qu’entre générations, on peut faire rimer immobilier et solidarité.

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