"Le choix d’Odette" dans Envoyé Spécial : la leçon de vie d’une malade québécoise qui a choisi de programmer sa mort
Alors que le débat sur l’aide médicale à mourir a pris du retard en France, au Québec, elle est autorisée depuis dix ans. Avec Anaïs Bard, une équipe de France 2 a filmé les cinq derniers jours de la vie d’Odette, atteinte d’un cancer incurable.
"Je considère que c'est une chance d'avoir cette possibilité-là et j'ai envie d'expliquer pourquoi", ce sont les mots d’Odette, une Québécoise de 64 ans, atteinte d'un cancer incurable et qui a choisi de programmer sa mort avant d'être trop diminuée par la maladie. Un témoignage puissant, recueilli et filmé durant les cinq derniers jours de la vie d’Odette par la journaliste Anaïs Bard que l’on retrouve dans l’émission "Envoyé Spécial" diffusé jeudi 30 janvier, dans son reportage "Le choix d'Odette".
Au moment où le débat a été lancé en France pour le projet de loi sur la fin de vie, "cela semblait intéressant d'aller dans un endroit où ça existe depuis longtemps comme au Québec", explique-t-elle. "Cela fait bientôt dix ans que l'aide médicale à mourir a été autorisée là-bas, après bien des débats bien sûr, mais c'est un endroit assez particulier parce que c'est presque devenu un peu banal, c'est très accepté et il y a énormément de gens qui ont recours à l'aide médicale à mourir au Québec". Remettre un petit peu les personnes concernées au centre, tel était l’objectif d’Anaïs Bard et son équipe en répondant aux questions que beaucoup se posent : "Qu'est-ce qui se passe dans la tête de quelqu'un qui fait ce choix ? Qu'est-ce qui se passe dans sa famille ? Comment on organise concrètement son départ ?".
Décider du moment de sa mort quand la maladie est incurable
On découvre une femme qui rit, gaie, légère, en paix avec elle-même, ce qui peut surprendre. "Cela faisait dix ans qu'Odette était malade, dix ans qu'on la disait condamnée, donc elle avait déjà eu le temps de beaucoup réfléchir à l'idée de sa mort", confie Anaïs Bard. Sereine, elle a vraiment essayé d'emmener toute sa famille, ses proches, dans ce choix qu'elle avait fait en rassurant tout le monde en permanence.
Ce qui nous a vraiment marqués, c'était sa sérénité. Elle est arrivée à un moment de sa vie où elle était complètement réconciliée avec l'idée de sa propre mort.
Anaïs Bardfranceinfo
Deux mois auparavant, Odette avait annoncé à sa famille sa décision de partir. "Elle nous a raconté qu'ils ont fait des week-ends ensemble, qu'ils ont essayé de passer un maximum de moments pour essayer de se créer des souvenirs joyeux, se dire tout ce qu'ils avaient à se dire", raconte Anaïs Bard. "Elle fait des blagues pour essayer de démystifier tout ça, mais quand le doute s’installe chez ses proches, elle quitte son sourire pour dire : "bah en fait, j'ai mal aussi donc j'essaye de ne pas le montrer"", comme le rapporte la reporter.
Un acte militant
"C'était un peu militant, mais elle voulait qu'on ait ces derniers mots", témoigne Anaïs Bard.
"Anaïs, je veux témoigner jusqu'à la fin."
OdetteEnvoyé Spécial
Alors, le jour J, sa caméra est présente. Son équipe et elle-même sortent de la pièce au moment de l'injection létale. Le micro reste ouvert. Au Québec, le consentement doit être redonné plusieurs fois par la patiente et est demandé une ultime fois avant l'injection par le médecin. "C'est ce consentement, ce dernier mot, là où elle confirme qu'elle est prête à partir qui était pour nous intéressant, pour montrer aussi qu'on pouvait faire marche arrière tout le temps", témoigne-t-elle.
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