Le magazine "Phosphore" devient 100% numérique pour coller aux usages de lecture des adolescents

Quelque 44 ans après sa première parution, le magazine des 15-19 ans, "Phosphore", change de format en abandonnant le papier et en devenant 100% numérique. "On s'est rendu compte qu'on n'arrivait plus à les toucher via le papier", souligne Victoria Jacob, sa rédactrice en chef.

Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Victoria Jacob, rédactrice en chef du magazine "Phosphore", le 6 février 2025 (FRANCE INFO / RADIO FRANCE)
Victoria Jacob, rédactrice en chef du magazine "Phosphore", le 6 février 2025 (FRANCE INFO / RADIO FRANCE)

"On a voulu s'accrocher, rester militants sur le papier", mais finalement, à l’instar d’autres titres de presse, le magazine Phosphore appartenant au groupe Bayard, opère sa mue en devenant 100% numérique et hebdomadaire dès ce mois de février 2025. Phosphore, depuis 1981, accompagnait les 14- 19 ans dans leur vie de lycéen en leur expliquant l’actualité. Pas question de changer pour autant la proposition éditoriale, selon sa rédactrice en chef Victoria Jacob, "on a toujours dansé sur trois pieds". Dans ce magazine, il s'agit d'expliquer le monde aux ados pour qu'ils sachent dans quel monde ils évoluent et grandissent. L'actu des lycéens est aussi déclinée avec tout ce qui est orientation, les cours, la difficulté de trouver sa voie, ainsi que toute la vie des ados : les relations avec les parents, les amis, les loisirs et évidemment les réseaux sociaux.

Avec 13000 abonnés et 1000 ventes en kiosque, Victoria Jacob ne considère pas que l’abandon du papier soit "un échec""Nous, notre patron, ce sont les adolescents et pour continuer à leur parler, on s'est rendu compte depuis un petit moment qu'on n'arrivait plus à les toucher via le papier""On avait un écosystème numérique avec une chaîne YouTube, des réseaux sociaux, un site internet, mais c'est vrai qu'on mettait plutôt la gomme sur le papier parce que c'est dans notre ADN". Et partant du simple constat que la jeune génération voit le monde au travers de son téléphone, il était nécessaire de s’adapter à ses usages.

Les nouveautés du "Phosphore" numérique

Désormais les abonnés qui souhaitent passer au Phosphore numérique, et qui auront au préalable renseigné leurs numéros de téléphone ou leurs mails, recevront chaque vendredi à 18h00 ce petit message : "Ton "Phosphore" est arrivé". Il leur suffira de cliquer et une Web App permettant de se retrouver directement sur un navigateur "dans lequel on se déplace comme dans une story Instagram" précise Victoria Jacob. "C'est le système du swipe, précise-t-elle, on passe d'un écran à l'autre". Au menu : de longs articles au long, plein de formats interactifs, des quizz d'actu et de la vidéo. "Des vidéos courtes, un peu plus longues avec des reportages qui font jusqu'à 3'30 – 4’", ajoute-t-elle.

Forte d’une rédaction dont la moyenne d’âge tourne autour de 30 ans et initiée aux réseaux sociaux ainsi que "d’un pool d’adolescents qu'on va voir régulièrement pour voir si on n'utilise pas un vocabulaire un peu ringard ou un truc comme ça", Victoria Jacob n’oublie pas l’autre public, celui des parents de ces ados qui de fait sont aussi des lecteurs de Phosphore, peut-être moins connectés, mais qui lui disent : "ça m'aide à comprendre plein de trucs sur mon ado".

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