"Les dents de la mer", un succès mondial qui a failli tourner au naufrage : un documentaire revient sur le tournage cauchemardesque du premier blockbuster de l’histoire du cinéma

Le réalisateur Olivier Bonnard dévoile la genèse de l’œuvre qui révéla Steven Spielberg au grand public et qui ouvrit la voie aux franchises cinématographiques dans "Les dents de la mer, un succès monstre", disponible sur Arte.tv.

Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le réalisateur Olivier Bonnard, le 25 avril 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Le réalisateur Olivier Bonnard, le 25 avril 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Au moment du tournage des Dents de la mer, "Spielberg n'était pas encore Spielberg", souligne vendredi 25 avril Olivier Bonnard, le réalisateur du documentaire Les dents de la mer, un succès monstre, disponible sur Arte.tv.

Steven Spielberg, alors jeune réalisateur de 26 ans "va chercher un sujet qui lui permet de faire un énorme succès et ensuite de lui donner l'indépendance de faire ce qu'il veut". Pari réussi, son film est le premier à rapporter 100 millions de dollars, mais ce n'était pas gagné d'avance. Au fil des archives, des extraits et des témoignages, le documentaire d'Olivier Bonnard raconte, 50 ans après sa sortie, l'histoire de ce succès mondial qui a failli tourner au naufrage.

"Le tournage commence avec un script non fini et un requin en cours de fabrication."

Olivier Bonnard, réalisateur

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Le tournage a pris tellement de retard qu'il aurait pu être arrêté. Et comble de malchance, le requin mécanique ne fonctionne pas. Il avait été testé dans l'eau douce, mais les circuits électroniques intérieurs font finalement "assez mauvais ménage avec l'eau salée". Un problème qui sera finalement "une bénédiction". Car faute de monstre marin, Steven Spielberg, obligé de "trouver des astuces", va le suggérer plutôt que le montrer. Une idée qui est l'une des clés du succès du film, le réalisateur a "bien compris que, moins on voit le monstre, mieux c'est".

Une musique qui résonne comme "un signal d'alarme"

Le succès du film repose aussi, bien évidemment, sur la puissance de la musique, composée par John Williams. Deux notes que le compositeur joue au piano pour les faire écouter au réalisateur américain qui croit d'abord à une blague tant la mélodie semble minimaliste. Sauf que John Williams est sûr de lui et explique qu'elle colle parfaitement à ce film "primitif" qui "fonctionne à un niveau viscéral". Olivier Bonnard raconte que John Williams aurait dit : "Cette musique, ce n'est pas de la musique, c'est une sirène, un signal d'alarme. À chaque fois qu'on va l'entendre, on va conditionner les spectateurs à avoir peur".

La musique a d'ailleurs été récompensée aux Oscars, ainsi que le son et le montage. En revanche, pas de récompense, ni pour le film, ni pour Steven Spielberg. Dans une archive, on voit la déception de Steven Spielberg quand il apprend qu'il n'est pas nommé : "Il était persuadé qu'en plus du succès public, il y aurait également la reconnaissance de ses pairs. Pour ça, il va falloir attendre La Liste de Schindler, dans les années 1990".

Olivier Bonnard avait déjà montré les coulisses d'un autre film qui a rencontré le succès Retour vers le futur et confie "espérer" démarrer une série autour des films cultes.

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