Réunification de la Bretagne, une question passionnelle
Une manifestation s'est déroulée samedi 15 décembre à Morlaix pour exiger la réunification de la Bretagne. Un projet qui a du sens, mais qui se heurte aussi à des oppositions vigoureuses.
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Faut-il rattacher le département de la Loire-Atlantique à la
région Bretagne ?
Ses partisans ont de solides arguments à faire valoir
sur le fond, et pourtant, ils ont peu de chances d'être entendus dans
l'immédiat.
L'histoire, c'est incontestable, plaide en faveur de la réunification.
Nantes a appartenu à la Bretagne de toute éternité. Elle en a même été l'une
des capitales, comme en témoigne encore aujourd'hui sur place le bien nommé
château des Ducs de Bretagne.
C'est la Révolution française qui a mis fin à l'existence de cette
province en créant à la place 5 départements. Et c'est au 20è siècle que la
rupture a été consommée puisque la Loire Atlantique a alors été rattachée à la
région des Pays de la Loire.
Mais il faut bien comprendre qu'à l'époque, cette décision n'a pas été l'objet
d'une décision politique, mais le fruit d'une démarche purement technique. Dans
les années 1950, quand on a dessiné les contours des régions, on s'est contenté
d'observer la pratique des ministères. Et comme tous les ministères détachaient la Loire-Atlantique des quatre autres
départements bretons, on a maintenu la situation. Historiquement, cette
bizarrerie administrative n'est donc pas défendable.
L'économie
aussi - c'est le deuxième argument des manifestants d'hier - plaide en faveur
de la réunification. D'une part parce que la Bretagne, symbole de qualité et
d'authenticité, est désormais une marque qui fait vendre. D'autre part, parce
que l'intégration de Nantes et de Saint-Nazaire donnerait à cette région
maritime le grand port de commerce qui lui manque. Enfin parce que, dans l'économie
moderne, les régions à forte identité sont souvent les plus performantes, comme
le montrent la Catalogne, la Flandre ou
la Bavière.
Le
plaidoyer est convaincant et, pourtant, il est probable qu'au moins à court
terme, rien ne change. Car en face, les oppositions sont très nombreuses. Je
n'en citerais ici que trois.
1)
La région Pays de la Loire n'entend évidemment se séparer de Nantes.
2)
Rennes a peur de perdre son statut de capitale administrative, ce qui se
produirait sans doute en cas de réunification car elle est plus petite que
Nantes.
3) C'est peut-être le plus surprenant, mais même Nantes ne veut pas entendre
parler de cette réunification. En fait, elle se rêve en capitale d'un Grand
Ouest, incluant les Pays de la Loire, la Bretagne et la Basse Normandie. Pas
question pour elle de se retrouver enfermée dans une Bretagne étriquée et excentrée.
Aussi,
pour toutes ces raisons, beaucoup préfèreraient éviter de se lancer dans
des querelles passionnelles sur le découpage administratif et se contenter de
coopérations pragmatiques, comme cela se fait d'ailleurs déjà pour la langue
bretonne, le tourisme ou les transports. A
court terme, il y a donc peu de chances que ce projet de réunification voie le
jour, surtout avec Jean-Marc Ayrault à Matignon (l'ancien maire de Nantes en
était l'un des adversaires les plus résolus).
A
plus long terme, toutefois, la réunification pourrait avoir lieu, du moins si
la mobilisation se maintient. Car on assiste en Europe à une montée des
sentiments régionalistes. Avec la mondialisation, les citoyens ont besoin de se
sentir ancrés dans un territoire qui a du sens. Et la Bretagne,
incontestablement, n'en manque pas.
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