Alain Juppé : en réserve, mais pas réservé
Pour l'instant, Alain Juppé se consacre à sa réélection à Bordeaux, mais pour la suite, il ne s'interdit rien. Alain Juppé est l'invité de l'émission "questions d'info", sur La Chaîne Parlementaire, avec l'AFP, le Monde et France Info.
Alain Juppé observe la scène politique, sans renier ni son expérience, ni
ses convictions. En tant qu'ancien Premier ministre, il ne trouve rien à redire au
limogeage de Delphine Batho :
" Quand on est ministre, on ne négocie pas son budget
sur les ondes de la radio. Si madame Batho considérait qu'elle n'avait pas les
moyens de travailler, elle devait en tirer les conséquences. Donc moi je ne
suis pas choqué, Quand on est Premier ministre, il faut de l'autorité. Quand on
est président de la République aussi. je pense que ce sera un signal fort pour
les autres membres du gouvernement. "
Dans le contexte économique actuel, l'écologie n'est plus la priorité,
constate, avec regret Alain Juppé. Le plus important, selon lui c'est couper dans les dépenses, même si cela
fait mal :
" C'est très difficile. C'est très impopulaire, parce que
contrairement à ce qu'on dit, l'argent public n'est pas jeté par les fenêtres, il
faut couper dans les vraies dépenses. C'est compliqué parce que derrière chaque
dépense publique, ou chaque subvention publique il y a un bénéficiaire, et que
le bénéficiaire hurle, on le voit bien dans le domaine environnemental. Mais il
faut le faire, et il faut aussi être bien conscient que l'une des causes
majeures de notre déficit, ce n'est pas uniquement le budget de l'État, ce sont
les comptes sociaux. "
Alain Juppé défend
plusieurs propositions
Pas forcément à la mode, y compris à droite. Comme la modulation des allocations familiales en fonction du revenu, ou la
dégressivité des indemnisations chômage.
L'ancien Premier ministre développe également quatre piliers autour desquels
une majorité doit se rassembler à l'UMP, une stratégie économique centrée sur l'esprit
d'entreprise, la solidarité combinée à la responsabilité, les valeurs
républicaines, et un autre sujet urgent : la défense de l'Europe :
"Je n'hésite pas à dire que l'Europe aujourd'hui, vous me trouverez
peut-être un peu excessif pour une fois, est en danger de mort, parce que le
sentiment non seulement d'euroscepticisme, mais d'hostilité à l'Europe ne cesse
de grandir dans beaucoup de pays. En Grande-Bretagne, on le sait depuis
longtemps, et même chez nous, où ceux qui préconisent la sortie de l'euro
marquent de plus en plus de points. Il faut alerter les Français sur le risque
que cela comporterait. toput redevient possible, pire devient possible. ,
imaginez que le parlement européen, qui a des grands pouvoirs, il est en
pouvoir de codécision, il décide tout en codécision avec le conseil des
ministres, ait une majorité de gens qui veulent défaire l'Europe. Ce serait une
situation absolument incongrue. le militantisme européen redevient une nécessité
plus forte que jamais. "
Alain Juppé entend être présent lors de la
prochaine campagne européenne
Cela veut dire qu'il faudra
compter avec lui sur la scène politique nationale. Avec sa petite musique bien à lui. Quand la plupart des UMP dénoncent un complot orchestré contre Nicolas
Sarkozy à travers Bernard Tapie, par exemple, Alain Juppé se démarque :
"Que la justice fasse son travail. Contrairement à ce
qu'on nous raconte matin, midi et
soir, la justice en France est indépendante, elle le prouve. Donc qu'elle
fasse... Je ne crois pas à la théorie du complot. "
Cette posture, c'est celle d'un homme qui pourrait incarner un recours en
2017. D'ailleurs, ce projet, défendu par Alain Juppé, n'est-il pas un projet présidentiel ? Réponse d'Alain Juppé :
" C'est un projet pour mon pays, parce que j'aime mon
pays et que j'ai consacré toute ma vie à le servir dans des postes de
différentes importances, et je suis prêt à mettre mes idées au service d'une
formation politique qui peut remporter les élections. "
Cela paraît clair, Alain Juppé se prépare pour 2017. L'intéressé dément, mollement : " Je vous ai dit que pour l'instant ma préoccupation
c'était mars 2014 à Bordeaux. "
Un " pour l'instant " rempli de promesses pour les supporters d'Alain
Juppé.
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