ÉDITO Législatives 2024 : dignes d’une série télé, les rebondissements sont aussi le symptôme de la misère actuelle de la politique
La classe politique est, à droite comme à gauche, en pleine effervescence depuis dimanche soir et l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron. Trahisons et coups de théâtre se succèdent.
Depuis dimanche 9 juin et l’annonce de la dissolution, sur tout l’échiquier politique, se succèdent des rebondissements dignes d’une série télé avec crises de nerfs, trahisons et exclusions à gogo. À droite, où Éric Ciotti trahit LR et contraint tous les autres dirigeants à convoquer en urgence un bureau politique, hors du siège barricadé, pour déloger le forcené de la présidence du parti. À l’extrême droite, où Marion Maréchal trahit Éric Zemmour en appelant à voter pour le RN contre le parti Reconquête!, qui vient tout juste de la faire élire au Parlement européen. À l’approche du pouvoir, le clan familial Le Pen se ressoude, des retrouvailles cousues de fil blanc, préparées depuis plusieurs semaines. Et puis à gauche, où le patron du PS, Olivier Faure, trahit son ex-tête de liste, Raphäel Glucksmann, pour toper dans son dos avec Jean-Luc Mélenchon qui l’a attaqué pendant des mois. Retournements de veste, claquements de porte, pas une heure sans un coup de théâtre digne d’une série télé et c’est peut-être là qu’il faut chercher l’explication de la dissolution.
La poignée de conseillers élyséens influents qui ont soufflé au chef de l’État l’idée folle de dissoudre l’Assemblée sont de grands fans de ces séries. Et d’abord de Baron Noir, cette fresque sur la conquête de l’Élysée qui semble inspirée de la prise du pouvoir d’Emmanuel Macron en 2017. Jonathan Guémas, en charge de la communication du chef de l’État, connaît bien le réalisateur Éric Benzekri. Il lui a même soufflé quelques trucs de communicant pour nourrir son dernier opus, La Fièvre, diffusée récemment sur Canal Plus, le récit de cette France en proie aux passions identitaires, déchirée entre l’extrême droite et la gauche radicale.
Des fictions rattrapées par la réalité ?
Que trouve-t-on dans ces séries trépidantes ? Des opposants populistes qui attisent la colère du pays, dans la rue et au Parlement, des gouvernants assiégés et menacés de tout perdre. Et des "spin doctors" audacieux, qui finissent par convaincre le Président de jouer son destin politique, et celui du pays, sur un coup de poker inattendu, mais forcément génial.
Cela ne vous rappelle rien ? Le souci, c’est que dans les séries télé, c’est toujours le gentil qui gagne. Comme sur les réseaux sociaux d’ailleurs, ça manque de "vrais gens". Pendant qu’à l’Élysée, les conseillers phosphorent sur des scénarios improbables, à l’extrême droite, Jordan Bardella se contente d’enchaîner selfies et vidéos. Baron Noir contre Tik Tok, ce duel est comme un symptôme de la grande misère actuelle de la politique.
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