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Édito
Gouvernement de François Bayrou : sachant se rendre indispensable, Bruno Retailleau jouit d'un totem d'immunité
Méconnu du grand public jusqu'à sa nomination au ministère de l'Intérieur sous le précédent gouvernement, Bruno Retailleau occupe une place de plus en plus importante dans l'équipe de François Bayrou. Quitte à parfois aller un peu trop vite dans sa communication.
Depuis quelques semaines, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau fait feu de tout bois, au point qu’il lui arrive de dégainer un peu trop vite. Comme mercredi 22 janvier, quand il a annoncé l’interpellation d’un nouvel influenceur algérien qui avait appelé sur TikTok à "commettre des actes violents sur le territoire français". Une déclaration critiquée par le parquet de Paris qui a déploré une "fuite tout à fait prématurée". Ce recadrage rarissime illustre l’agacement que suscite l’activisme du locataire de la place Beauvau qui a parfois tendance à marcher sur les plates-bandes de ses collègues. Celles du ministre de la Justice, même s’il affiche sa complicité avec Gérald Darmanin dans la lutte contre le narcotrafic. Ou celles du ministre des Affaires étrangères Jean Noël Barrot quand il accuse l’Algérie de vouloir "humilier la France" et exhorte, jeudi matin encore chez nos confrères de l'Express, à en finir avec la "méthode douce" et à riposter, au moment où le quai d'Orsay s'efforce plutôt de calmer le jeu. .
Pour constituer son équipe, François Bayrou a choisi des poids lourds auxquels il laisse une large liberté de parole. Et Bruno Retailleau en use… un peu plus que les autres. Il jouit d'un totem d'immunité Et plaide pêle-mêle pour l’interdiction du port du voile aux mères accompagnatrices, la remise en cause de l’AME ou l’instauration de statistiques ethniques… au risque de diviser le gouvernement et ses soutiens.
Une cote de popularité en hausse dans les rangs macronistes
Il a su se rendre indispensable. Méconnu des Français, sa cote de popularité s’est envolée depuis son entrée dans le gouvernement Barnier, en septembre. Plébiscité par les sympathisants de droite, il a réussi une percée spectaculaire dans les rangs macronistes. En arrivant à Matignon, François Bayrou a commencé par le confirmer à son poste. Et l’écologiste Marine Tondelier, qui faisait de la présence de Retailleau un "motif de censure à lui seul", n’a recueilli aucun écho, en particulier chez les socialistes. En fait, le poids politique du ministre de l’Intérieur est indexé sur les préoccupations d’une opinion de plus en plus à cran sur les sujets régaliens de sécurité et d’immigration.
Pour une droite orpheline de candidat naturel, il commence à faire figure de postulant pour 2027. Une hypothèse qui exaspère Laurent Wauquiez, et quelques autres, mais qui travaille l’intéressé. Signe qui ne trompe pas, Bruno Retailleau s’est réconcilié avec Nicolas Sarkozy. Pour affermir son ambition naissante, il veut donc rester ministre longtemps. "C’est le job de sa vie, s’amuse un de ses collègues, il est prêt à tout pour le garder, même à se repeindre en LFI si besoin !". Aux dernières nouvelles, cela ne sera pas nécessaire.
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